Isaac is back. Et avec lui, son interprète (votre chroniqueur, en l’occurrence). Non pas que la tâche fût particulièrement harassante jusque là. L’univers de Dead Space n’est pas aussi polyglotte que celui de Mass Effect, et le protagoniste de l’épisode fondateur appartenait à la catégorie des benêts muets, façon Link portant un masque de soudeur. Dans Dead Space 2, l’ingénieur taciturne s’exprime désormais avec la voix de l’agent DiNozzo (de la série NCIS) et ne rechigne jamais à un envol spectaculaire façon Iron Man. Une évolution à l’image de la série, tant cette suite ressemble plus à un train fantôme qu’à un cimetière volant. Adieu le brise-surface USG Ishimura, bienvenue sur The Sprawl, immense ville construite à partir de Titan, satellite de Saturne. Chez William Gibson, The Sprawl devenait dans Neuromancien la ConUrb (pour Conurbation), terme peu évocateur s’il en est pour le client Micromania moyen. Dans la version française de Dead Space 2, nous parlerons donc de La Méduse. Pour l’aspect tentaculaire et la référence à la fameuse gorgone. Et Isaac de traverser, à la façon d’un autre serpent en quête de liberté, les différentes parties anatomiques du cnidaire : plexus, estomac, gonades…
Au cinéma, James Cameron avait ajouté un –s à l’Alien de Ridley Scott. Dans Dead Space 2, les nécromorphes n’ont plus l’avantage de la surprise mais celui du nombre, tandis qu’Isaac Clarke est poursuivi par le fantôme de sa femme, des fanatiques religieux et quelques comptines détournées. Plus d’action, moins de frisson. Est-ce mieux ? Moins bien ? Disons simplement que ce n’est pas la même chose, et que les deux jeux réussissent aussi bien dans leurs partis-pris respectifs. A tel point que le studio Visceral Games serait déjà au travail sur un troisième volet, pendant que ses autres projets (Dante’s Purgatorio, The Ripper) sont bien vite enterrés par EA. Comme le chante Billy Corgan sur la bande-annonce : « The world is a vampire »…
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