Tom & Bruce vs. le crowdfunding
Le succès de Kickstarter permet à de nombreux développeurs vidéoludiques de se financer. Ce modèle est-il applicable à une presse écrite (papier et web), qui souffre d’un manque de fonds chronique ? Entretien avec Tom Chick et Bruce Geryk, qui ont décidé de faire l’essai.
Depuis qu’en février Double Fine, le studio de Tim Schafer (Day of the Tentacle, Psychonauts), a réussi à y lever plus de 3 millions de $, Kickstarter a le vent en poupe. Le site de crowd funding, fondé en 2008 par Perry Chen, Yancey Strickler et Charles Adler, est une start-up en pleine croissance, qui attire notamment les développeurs vidéoludiques en mal de financement. Ainsi, le Wasteland 2 de Brian Fargo, Le Faster Than Light de FTL team, ou encore le Shadowrun Returns de Harebrained Schemes ont trouvé un financement, et de nombreux projets sont en préparation.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’émergence de ce nouveau modèle économique, qui malgré ses promesses, soulève de nombreuses questions. On a pu reprocher à Kickstarter, qui a tout intérêt à faire du chiffre (le site prend 5 % de commission sur les finacements bouclés), de ne pas garantir la qualité des projets présentés sur le site. Sur SpringBoardMedia, le blogueur Brian Newman remarque que ce type de démarches s’apparente à la théorie de la "Big Society", un pas de plus dans la démocratie du porte-monnaie. Il avance aussi que pour espérer un financement, il vaut mieux ne pas être inconnu. On peut en effet se demander si le succès d’un projet de crowd funding ne repose pas plus sur la notoriété des initiateurs que sur la cohérence du projet. Après tout, on ne prête qu’aux riches.
S’il y a bien un domaine du champ vidéoludique qui manque de richesse, c’est la presse, notamment écrite. La récession a durement affecté les revenus publicitaires qui permettaient aux sites de payer correctement leurs plumes. Si quelques sites de qualité ont émergé ces dernières années dans l’espace anglophone (Rockpapershotgun, le récent Penny Arcade Report...), beaucoup de magazines historiques ont mis la clef sous la porte, et de nombreux journalistes ont été contraints de se reconvertir. Ils ont été remplacés par des blogueurs affiliés, des internes payés au lance-pierre, ou des sites indépendants et bénévoles (comme Merlanfrit).
Dans ce contexte, les qualités d’écriture — qui n’ont certes jamais été la priorité du milieu, même s’il a toujours existé des exceptions — sont particulièrement dévaluées. En ce sens, le kickstarter monté par Tom Chick et Bruce Geryk, visant à lever 10.000 $ pour financer la relance de leur série "Tom Vs Bruce", constitue un test important : des lecteurs seront-ils prêts à payer en avance le travail des deux plumes expérimentées ? Certes, en mars 2012, le podcast Idle Thumbs avait réussi à réunir plus de 130.000 $, mais Tom Vs Bruce est à notre connaissance la première tentative de son genre pour des écrivains vidéoludiques freelance.
Le plus connus des deux larrons est sans doute Tom Chick, qui pige depuis plus de vingt ans dans le milieu de la presse vidéoludique indé, et tient depuis une dizaine d’années Quartertothree, connu notamment pour son forum de qualité où l’on croise en toute décontraction quelques grands noms du milieu. Après avoir laissé la page d’accueil en jachère pendant plusieurs années, Chick a décidé de relancer le contenu éditorial de son site, et il propose avec son équipe plusieurs articles quotidiens. Connu grâce à une petite carrière d’acteur de série télé et à ses goûts parfois à rebrousse-poil du reste de la critique, il possède surtout une des plumes les plus incisives du milieu, qui sert une vision subjective mais souvent éclairante, et avec laquelle il défend brillamment des jeux trop peu connus. Bruce Geryk, neuro-chirurgien dans le civil et grand wargamer devant l’éternel, analyse au scalpel les mécanismes ludiques les plus complexes (voir ses excellents papiers sur War in the East).
Dans leurs Tom Vs Bruce, lancés en 2003 dans les pages du défunt Computer Gaming World alors dirigé par Jeff Green , et repris sur 1UP), les deux amis s’affrontent sur un jeu (généralement mais pas exclusivement de stratégie) et racontent la partie de leur point de vue respectif. La réelle complicité qui les lie, ainsi que a différence de leurs styles a rapidement fait le succès de la chronique, au point que Chick et Geryk espèrent que leurs fans ne les ont pas oubliés.
Si vous le souhaitez, vous pouvez lire la version originale de l’entretien.
« Tom vs. Bruce a commencé parce que notre rédacteur en chef était trop sympa pour choisir entre nous deux »
Merlanfrit : Comment un acteur, ex étudiant en théologie, et un neuro-chirurgien se sont-ils mis à écrire sur le jeu vidéo ?
Bruce : A vrai dire j’ai commencé à écrire sur les jeux vidéo avant de faire médecine. Au lycée, j’écrivais dans un magazine consacré aux jeux de plateau qui s’appelait Fire & Movement (dirigé à l’époque par Friedrich Helfferich, qui me manque beaucoup), et Games Domain m’a commandé un test de l’adaptation de Great Battles of Alexander par Interactive Magic. Mon papier leur a suffisamment plu pour que je devienne un membre régulier de l’équipe. La fermeture de Games Domain m’a affecté, un peu comme la mort de Computer Gaming World. De mon point de vue nous avions une équipe et un style unique.
Tom : Si vous pensez que la première commande de Bruce est bizarre, je peux rivaliser. J’ai commencé par tester une simulation de sous-marin. Mon premier cachet, je l’ai eu grâce à une simu de vol. J’ai toujours écrit, mais j’ai eu de la chance d’être payé en écrivant sur un des mes hobbys. Est-ce que les jeux vidéo sont encore un hobby ? Est-ce qu’ils sont déjà de l’art ? J’ai du mal à suivre cette discussion ? En tout cas, dans les années 90, je cherchais un peu partout des piges, et le tout nouveau world wide web cherchait du contenu. J’ai rencontré des types qui s’occupaient du contenu, j’ai travaillé pour eux, ils m’ont présenté d’autres types, j’ai fait mon premier E3, et j’ai encore rencontré d’autres gars. En fait je me suis surtout retrouvé à la bonne place au bon moment, avec des compétences et un intérêt pour les jeux. Le bon timing. Je n’envie franchement pas ceux qui commencent aujourd’hui.
Bruce : J’ai rencontré Tom à l’E3 à la fin des années 90, où il m’a rapidement montré qu’il était crédible en formulant à la fin de la nuit la preuve ontologique de Saint Anselme de l’existence du permadeath, et j’ai écrit quelques papiers pour la première version de son site web, Quarter to Three. Nous placions tous les deux des soluces chez Computer Gaming World, et puis nous avons chacun de notre côté proposé un article sur le jeu Rails Across America. Thierry Nguyen, qui gérait la section soluces de CGW nous a suggéré d’écrire un papier à deux, et nous avons décidé de raconter un match entre nous deux, en intégrant des astuces dans le récit de la partie. Ca a bien fonctionné, et c’est comme ça que Tom vs. Bruce est né.
Tom : En fait Tom vs. Bruce a commencé parce que notre rédacteur en chef était trop sympa pour choisir entre nous deux.
« Le marché a moins besoin de passeurs culturels »
Merlanfrit : Cela fait presque vingt ans que vous écrivez sur les jeux. Quels sont les principaux changements que vous avez observé ? Est-ce que que quelque chose comme Tom Vs Bruce n’est plus possible sans avoir recours au crowd funding ? Peut-être que la presse manque de figures comme Jeff Green (qui travaille maintenant chez Popcap) ?
Bruce : il n’y a pas que la presse — je ne connais personne à qui Jeff Green et ses papiers ne manquent pas. Mais comme l’ont déjà observé beaucoup de gens, l’écriture / la critique (appelez cela comme vous voulez) vidéoludique s’est beaucoup dispersée et démocratisée. Les deux critiques du New York Time, A.O. Scott et David Carr en ont discuté récemment dans une vidéo passionnante. Aujourd’hui, “tout le monde vote” pour les produits culturels, et cette démocratisation a tendance à créer de l’animosoté à l’égard de ceux qu’on perçoit comme se plaçant en position “d’autorité”. Auparavant, il n’y avait que quelques Jeff Green, Steve Bauman, Greg Kasavin, si bien que celui qui arrivait à ce niveau bénéficiait de facto d’une sorte d’autorité. A présent tout le monde peut publier ce qu’il pense, et le marché a moins besoin de passeurs culturels. Sur Penny Arcade, Tycho va plus loin encore dans un article récent, pour lui non seulement la critique n’est plus le fief reserve d’un commentariat d’élite, mais c’est la culture elle-même qui est à la portée de tous. La richesse du jeu indé contemporain lui donnne raison [1].
Tom : Ouais, je suis d’accord avec Bruce.
Bruce : Pour ce qui est de faire “quelque chose comme Tom vs Bruce”, bien sûr que c’est possible, et plein de choses sont possibles sans avoir recours au crowd funding. C’est juste que ce n’est pas possible pour nous.
« Vous vous souvenez de l’époque d’AOL et des fanzines ? Moi je me souviens »
Merlanfrit : Vous avez tous les deux des goûts qui ne sont pas tout à fait dans le moule. Tom est connu parce qu’il lui arrive de dire du mal de jeux bien vus, et Bruce est specialisé dans le wargame hardcore. Ce n’est pas toujours facile aujourd’hui de parler de petits jeux, sauf s’ils correspondent à la mode indé du mois. Quartertothree était (est toujours en fait) sur metacritic, et le résultat n’est pas joli dans les reactions, surtout quand Tom ose préférer un jeu iOS un rien obscure au dernier AAA. Comment atteindre un public assez large et défendre des jeux comme Dominions, Rebuild ou War in the East ?
Tom : Mais pourquoi les gens pensent que je n’ai pas un goût grand public ? J’ai aimé Arkham City, Red Dead Redemption, Starcraft II, Diablo III, Mass Effect 3, Bioshock, Marvel vs. Capcom 3, et plein d’autres jeux grand public. Je suis un vrai "mainstream whore" en fait. Et puis Quartertothree est toujours sur Metacritic. Non ? Laissez-moi vérifier...
Bruce : Cela dépend du public en fait, et de ce qu’il est prêt à entendre de la part des critiques. Sauf votre respect, je ne suis pas du tout d’accord quant à la difficulté de parler des jeux moins connus. Il suffit de créer un Tumblr. Ou bien de proposer des articles à un site amateur. Ou encore de lancer une discussion sur un forum fréquenté. Vous vous souvenez de l’époque d’AOL et des fanzines ? Moi je me souviens. C’était beaucoup plus difficile de se faire entendre à l’époque. A présent il suffit de se faire linker une fois par un site majeur et votre papier fait partie du débat. Il y a quelques années, un développeur indé m’a dit que son jeu était en train de faire un four, jusqu’au jour où Computer Gaming World a sorti un test positif. Alors ses ventes ont décollé. Il suffit de regarder comment un jeu comme Unity of Command a été couvert. Il y a plein de sites comme le Flash of Steel de Troy Goodfellow ou le Out of Eight de James Allen qui cherchent les perles méconnues. A mon sens ces jeux sont beaucoup plus facilement découverts.
Tom : Okay, on ne nous a pas encore retirés de Metacritic. Quarter to Three fait toujours partie de la moyenne ! Comme Bruce, je suis sceptique quant à ce que vous avancez. Je n’ai aucun problème pour parler des jeux que je souhaite, et j’en parle comme bon me semble. Mes deux jeux préférés de l’année passée (Bastion et Space Pirates & Zombies) étaient des productions indés. Le problème est plutôt qu’il y a trop peu de critiques qui ont le temps ou la volonté de regarder plus loin que les gros titres. Et c’est une des choses que j’ai toujours voulu faire avec Tom Vs Bruce : de temps en temps essayer d’attirer l’attention sur des jeux qui n’en ont pas eu assez selon nous.
« Un coup de sonde pour voir si des gens sont prêts à payer pour nous lire »
Merlanfrit : Et donc, sur Kickstarter vous demandez 10.000 $ pour produire 10 articles en un an. Sur Neogaf, il y a eu un fil assez violent, avec beaucoup d’internautes en colère, qui vous ont reproché votre démarche, en estimant que vous n’aviez qu’à vous débrouiller, et à utiliser des publicités pour vous payer. Mais j’imagine que les publicités ne rapportent pas grand chose si elles ne sont pas négociées avec les éditeurs... Si c’était le cas, je suppose que vous l’auriez fait sur QT3.
Tom : Les revenus de la pub sur Quarter to Three sont négligeables. Ceux qui écrivent sur QT3 — et c’est aussi valable pour moi — travaillent bénévolement. Avec ce kickstarter nous lançons un coup de sonde pour voir si des gens sont prêts à payer pour nous lire, Bruce et moi. Nous avons démarché des publications, mais ça n’a pas très bien marché, alors nous essayons d’attirer des lecteurs potentiels.
Merlanfrit : L’internet 2.0, comme on dit, a contribué à dévaluer l’écriture. Les gens écrivent sur des forums, des blogs, et ils n’attendent rien (sauf de la considération) ne retour. En un sens c’est excitant (et d’ailleurs c’est ce que nous faisons ici à Merlanfrit), mais d’un autre côté il devient très difficile de vivre de l’écriture. Est-ce que la profession de critique vidéoludique a un avenir ?
Tom : Ca ne me dérange pas que ce soit dur de vivre en écrivant sur les jeux. De toutes façons, c’est le cas pour tous ceux qui essayent de vivre de leur plume. Pour ce qui est de l’avenir de la profession, je pense que c’est le modèle IGN et Game Informer [2], de vraies publications progressistes, au service des éditeurs pour les aider à vendre des jeux. Il y a tellement de choses sur lesquelles on pourrait écrire, tellement de jeux intéressants à jouer et à discuter, à défendre ou à critiquer, et pourtant même nous nous avons tendance à nous focaliser sur les quelques jeux qui font l’actualité, et dont nous ne savons seulement que ce que les éditeurs nous disent afin que nous les aidions à fourguer plus d’exemplaires. Salut, l’E3 ! Malheureusement, il est là le futur de la critique vidéoludique. Eh attendez, qu’est-ce qui se passe ? Comment est-ce que je me suis retrouvé avec ce mégaphone, moi ?
« Kickstarter ressemble à un étrange concours de popularité »
Merlanfrit : Vous avez pensé à l’éthique de Kickstarter ? Le crowd funding est un modèle prometteur, mais il ne va pas sans problèmes. On nous demande de payer pour un produit qui n’a pas encore été commencé. Et si la sauce ne prend pas, que les papiers ne fonctionnent pas ? En tant que critiques justement, vous êtes bien placés pour savoir que même avec les meilleures intentions du monde, même des créateurs de talent peuvent se rater. Je ne dis pas que c’est ce qui va vous arriver, bien entendu, mais est-ce que vous avez songé à ça ?
Bruce : Je ne suis pas sûr que ce soit différent d’un autre produit pour lesquels on a des attentes. Quand j’achète un jeu, bien entendu je peux être déçu. Avec Kickstarter la différence c’est qu’en effet on n’a pas la garantié d’avoir quelque chose de fini. Mais dans ce cas, nous sommes plutôt confiants quant à notre capacité d’écrire dix épisodes de Tom vs Bruce de qualité équivalente aux précédents. Comme notre principal argument est ce que nous avons déjà produit, nous supposons que nos mécènes seront contents de ce niveau de qualité. Nous espérons même faire mieux, ce qui serait pour le bénéfice de tout le monde.
Merlanfrit : Un autre problème avec Kickstarter c’est que pour le moment les projets qui ont eu le plus de succès proviennent de figures relativement connues. Tim Schafer ou Brian Fargo ne sont pas des inconnus, et vous ne l’êtes pas non plus dans la presse vidéoludique. Est-ce qu’on ne peut pas considérer que le site permet surtout de monnayer une marque personnelle, tandis que des projets tout aussi valables ne se feront pas remarquer faute d’une figure de proue assez vendeuse. Est-ce que ça n’explique pas une partie des critiques formulées à l’encontre du crowd funding ?
Tom : Oui, c’est vrai, Kickstarter ressemble à un étrange concours de popularité. Soit il faut avoir une base de fans, soit il faut vraiment se démener sur Twitter et MySpace et tout ça. Il y en a un autre qui m’échappe je crois... LinkedIn, je pense. En tout cas il ne suffit pas de créer un produit de qualité et espérer que tout le monde vienne faire la queue pour vous donner de l’argent. Un peu comme dans la vie en général.
Merlanfrit : Bon vous avez été sympas, vous avez répondu aux questions. Vous avez le droit de vous lâcher dans l’autopromotion. A quel point les nouveaux Tom vs. Bruce vont-ils tenir du génie ?
Bruce : Ils seront totalement génialissimes.
Tom : Oui, pareil que Bruce.
Notes
[1] Sur le sujet voir notre thématique consacrée à la Pirate Kart et au DIY vidéoludique.
[2] Game Informer appartient à Gamespot, la chaîne de magasins qui possède en France la franchise Micromania
Vos commentaires
Steph # Le 6 juin 2012 à 09:39
C’est dommage, quand ils ne répondent pas à la question, tu n’insistes pas. Je pense à la question "éthique" de la fin de l’article.
Mais c’est vrai qu’ils sont sympas. Et lucide sur cette activité "même nous nous avons tendance à nous focaliser sur les quelques jeux qui font l’actualité, et dont nous ne savons seulement que ce que les éditeurs nous disent afin que nous les aidions à fourguer plus d’exemplaires." mais a quel point leur pratique diverge-t-elle de leurs idéaux selon eux, c’est la question que j’aurais aimé leur poser. Y’a pas assez d’autocritique là ;)
Mat # Le 6 juin 2012 à 10:02
Bonjour à tous
L’article est très intéressant (comme d’habitude d’ailleurs) et je ne connaissais pas ces deux messieurs (mais je compte bien rattraper mon retard).
Mais une question me taraude : 1 000 $ pour 1 article, c’est pas un peu cher ?
Martin Lefebvre # Le 6 juin 2012 à 10:07
Oui c’est un peu la limite de l’entretien par email (ils m’avaient proposé Skype mais pour diverses raisons j’ai pas pu le faire), et il y a certains points sur lesquels j’ai essayé une relance, mais je crois qu’avec l’E3 ça tombait assez mal pour Tom au moins, et ça aurait pris un peu plus de temps que nous n’étions prêts à y mettre.
Pour ma part je reste suspect quant à Kickstarter, où les backers jouent le rôle d’investisseurs sans être intéressés au succès de l’oeuvre... Bon là au moins les papiers seront disponibles gratuitement une fois qu’ils auront été financés, et au fond ce n’est pas très différent d’un abonnement traditionnel, c’est vrai qu’il y a moins de risques que sur un projet complexe comme un jeu.
Je ne suis pas non plus convaincu sur "il suffit de créer un Tumblr" pour parler de ce qu’on veut... Il y a peut-être plus de papiers sur les petits jeux, mais ils sont en quelque sorte noyés dans la masse, parce que pour un blog qui parle de tel ou tel jeu peu connu, il y en a mille qui parlent du dernier AAA... L’internet 2.0 s’est peut-être en quelque sorte débarassé des bergers, mais ça n’empêche pas l’instinct grégaire, d’autant que les RP mènent le troupeau (je ne sais pas où je vais avec cette métaphore).
En tout cas la question du financement des textes en ligne consacrés jeu vidéo m’intéresse. :) On va voir comment ça marche, pour le moment ils en sont à 7,200 $.
@Mat : d’après eux c’est ce qu’ils touchaient pour un papier dans CGW. Je pense que la presse US, notamment lorsqu’elle était en parfaite santé, payait bien mieux que la presse française.
martial # Le 6 juin 2012 à 11:54
Article très intéressant ! pour ma part j’aimerais revenir sur une phrase qui a déjà été quotté (qu’elle manque d’originalité !) :
« même nous nous avons tendance à nous focaliser sur les quelques jeux qui font l’actualité, et dont nous ne savons seulement que ce que les éditeurs nous disent afin que nous les aidions à fourguer plus d’exemplaires. » je trouve que par cette phrase nos deux compères mettent le doigt sur quelque chose d’assez remarquable.
C’est le rapprochement de la critique vidéo ludique avec celui de sa version, plus ancienne, littéraire ; Il est clair que depuis quelques années nous arrivons à un point ou nous somme noyés devant la quantité de création (et les phénomènes indés, plateforme de téléchargement ou MMO n’ont pas aidés).
Ce n’est pas un reproche à qui que ce soit, juste un constat. On se retrouve sur internet comme dans une librairie, incapable de prendre une décision(si on ne s’y connait pas un minimum) devant la masse d’inconnu qui s’offre à nous. Et les critique ne peuvent presque pas aidé coincé entre le derniers prix Goncourt et la mode du moment.
C’est assez pessimiste je vous l’accorde, néanmoins je perçois le monde vidéo ludique de cette manière ce qui laisse a un craindre quant a la suite des événements sur la qualité des critiques.
Economie Nouvelle # Le 20 juin 2012 à 12:00
Kickstarter c’est bien, mais je pense que la prochaine étape c’est carrément le "vrai" crowdfunding ou prend des parts de la boite plutôt que de pré-acheter ses produits... http://www.economienouvelle.fr/ces-...
Martin Lefebvre # Le 20 juin 2012 à 12:52
En tout cas le projet a réussi, les deux compères viennent juste de passer la barre des 10k $.
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