Papillotes 2011

Si l’on en croit Wikipédia, le calendrier de l’avent serait d’origine protestante, certains graves pères de famille allemands décidant, en vue de canaliser l’impatience de garnements n’en pouvant plus d’attendre Noël, de leur distribuer chaque jour une image pieuse. On appréciera à sa juste valeur la sagesse de ces Vaters, joignant l’édification des jeunes âmes à la générosité patriarcale bien ordonnée. De nos jours, les enfants font le bonheur futur des dentistes en absorbant force chocolats et autres sucreries cochonneuses. Quant aux geeks, ils suivent avec excitation le calendrier de l’avent tenu par le brillant quatuor de Rockpapershotgun, calendrier qui en vingt-quatre articles bien sentis résume l’année vidéoludique écoulée. C’est sans vergogne aucune que nous volons l’idée à ces volubiles britanniques, nous inscrivant dans une longue tradition d’anglophilie qui fit jadis la fortune littéraire de Voltaire, d’Alexandre Dumas et d’Eric Cantona.

Nous ne sommes pourtant pas de vulgaires plagiaires, et nous n’hésitons pas à innover dans la forme, et ce dans la plus pure tradition de concision française, si adaptée à une éthique de travail toute latine. Ne vous attendez pas à de larges cakes, à des litres de jelly. Chaque jour, jusque Noël, vous trouverez sur Merlanfrit une petite papillote, bourrée jusqu’à la gueule de chocolat mais ramassée dans son papier brillant. Chacune de ces papillotes évoquera un aspect du jeu vidéo en 2011, et contiendra un minuscule pétard, une douceur, parfois un rien d’amertume. De ces fragments que nous espérons hautement caloriques, et que nous vous invitons à accompagner de larges rasades de café brûlant, se dégagera peut-être une image, ou plutôt des images de ce qu’a pu être le jeu vidéo durant l’année qui s’achève.

N’espérez pas une rétrospective organisée, synthétique, surmontée d’un glorieux GOTY [1]. Attendez-vous plutôt à des fragments épars, rassemblés par une équipe de laborieux lutins, pétris de subjectivité, bourrés de mauvaises calories. Bon appétit.