“Allez, encore une petite partie. Je suis sûr qu’en installant des lignes circulaires de l’autre côté des rives, je peux maximiser mon rendement et le transp… Ah, vous êtes là ? Non, non, vous ne me dérangez pas. Entrez, installez-vous. À quoi je joue ? Oh, à trois fois rien.”
Au départ, il y a dans Mini Metro un rêve : celui de pouvoir créer ses propres lignes de métro. Que vous le fassiez mentalement chaque matin ou que vous passiez des heures à préparer vos transports en commun dans le SimCity de votre choix (2000 pour ma part), il semble évident que la gestion du flux des voyageurs et des wagons est l’un de vos passe-temps favoris. Pas besoin de le nier, on est ici entre nous, vous n’avez aucune honte à ressentir. Testez la démo sur votre navigateur (ici) et puis si le cœur vous en dit, offrez-vous une clé du jeu pour 6,99€, en version Early Access.
Mini Metro est tellement simple et évident qu’on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant. Âgé de quelques mois, il est encore en plein travaux : pas de son, pas de musique (mais Disasterpeace, le musicien de FEZ, est au boulot) et seulement quatre villes pour l’instant (Londres, Paris, New York et Saint-Pétersbourg). Vous commencez avec trois stations et trois lignes en devenir.
Au bout de quelques minutes, les problèmes affluent. Chaque matin et chaque soir, des hordes d’icônes se pressent aux portes de vos stations et désirent aller à “Cercle”, “Croix” ou encore “Carré de côté” (vivement que l’on puisse nommer les arrêts). Le flux de voyageur est votre pire ennemi, les stations qui apparaissent toutes les minutes à l’autre bout de la carte, votre pire cauchemar. Votre mission : tenir le plus longtemps possible, et éviter que vos voyageurs ne s’impatientent et vous offrent un game over. Chaque dimanche soir, vous recevez une nouvelle locomotive et un bonus : nouvelle ligne, nouveau tunnel (obligatoire à Saint-Pétersbourg et Paris) ou bien un wagon supplémentaire.
Esthétiquement irréprochable et minimaliste, Mini Metro est un jeu hypnotique et entêtant. Premier jour : six heures de jeu d’une traite. Première nuit : des lignes et des stations sur les yeux clos du gestionnaire fatigué, épuisé, à la recherche du meilleur rendement. On se communique des petits trucs entre drog… fans, on tente des lignes circulaires (pratiques mais dangereuses), on tâte les lignes à grande distance (ça marche pas), on essaye les lignes bardés de wagons (risquées en début de partie). Les plus fous garderont une locomotive de côté, histoire de rattraper une connexion bouchée ; les plus honnêtes ne toucheront plus à une ligne déjà commencée ; les créatifs nommeront les lignes de doux noms tels que “La Trop Grande”, “La Petite Qui Va Dégager” ou bien “Le Zig-Zag”.
Et puis le jeu attire l’œil : en quelques minutes votre paternel se penche sur votre ordinateur. "C’est un jeu ?" Un enfant passe par-là et monte sur vos genoux. On s’amuse alors à leur sous-traiter une partie de la surveillance du réseau, on soupèse les propositions de chacun et de chacune. D’accord pour rallonger la ligne orange mais à condition de lui trouver un autre wagon. Il n’y a pas de station carrée sur la bleue, il lui faut une station carrée ! La compréhension est instantanée, simple, ne passe que par des symboles. Le plaisir est donc direct.
Sans en avoir trop l’air, Dinosaur Polo Club a pondu un petit chef d’œuvre, l’enfant parfait de notre époque : Unity comme moteur, Early Access sur Steam, achetable sur le Humble Bundle Store, jouable sur PC, Mac et Linux, bientôt sur iPad et Android. En ces temps moroses, Mini Metro nous rappelle gentiment que le jeu vidéo c’est avant tout ça : accessibilité, simplicité et dépendance.
Mini Metro est disponible sur le site officiel ainsi que sur Steam.
Vos commentaires
Kid # Le 6 septembre 2014 à 16:38
Merci. J’étais tenté, je suis convaincu.
Surtout qu’il n’y a pas que l’envie de créer des lignes de métro. Il y aussi un attrait pour les "plans".
Robin # Le 6 septembre 2014 à 20:04
Ils ne vont pas avoir de problèmes de droits ? Je crois me souvenir qu’il y avait eu une plainte contre The Last of Us pour avoir utilisé un système semblable de " construction de voies ".
Pouce # Le 6 septembre 2014 à 23:47
Super trouvaille ! Cependant après quelques parties sur la démo, j’ai encore du mal à distinguer la différence entre une "locomotive" et un "carriage" en termes de possibilités que cela offre. Quelqu’un saurait m’éclairer ?
Anthony Jauneaud # Le 7 septembre 2014 à 10:04
Oui : une locomotive est un nouveau train en fait, il faut une locomotive et nouvelle ligne pour ouvrir une... nouvelle ligne. Si tu poses ta locomotive sur une ligne déjà existante, il y aura donc deux trains sur cette ligne.
Le carriage est un wagon supplémentaire qui va se rajouter à un train et permettre de transporter plus de passagers.
Baptiste # Le 7 septembre 2014 à 15:25
Merci pour la découverte, c’est très plaisant et intéressant. C’est quand même très particulier cette idée de formes géométriques et donc tous les ronds veulent aller dans les stations ronds, n’importe laquelle, j’ai mis 3 parties à comprendre qu’il valait donc mieux alterner les formes sur une ligne.
Ce n’est inintéressant et sans doute nécessaire pour la simplicité du jeu, mais c’est quand même étrange. ^^
DjEzus # Le 10 septembre 2014 à 16:12
Ça faisait longtemps - à moins que ce ne soit la première fois - qu’un article ne m’avait pas autant donné envie de jouer à un jeu.
Que ce soit du aux qualités intrinsèques du jeu ou de l’article, merci à toi !
SkyzoQuiche # Le 11 septembre 2014 à 14:18
Ok, une journée de travail de perdue, je donne tes coordonnées à mon patron pour les pertes engendrés...
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