A la fin de l’envoi, je pushe.
Quelle est donc cette chose, s’enquiert ma copineCes pâtés de couleur me brûlent la rétineSur l’écran fullHD Nidhogg donne l’impressionDe sortir du grenier une IntellivisionPersonnages monochromes, décors minimalistesLes indulgents diront : “c’est la patte de l’artiste”Ils se sont fourvoyés, Nidhogg est un jeu mocheMais ses atours grossiers cachent un cristal de rocheSous un lustre fragile, les bretteurs se font faceLa prudence est de mise, on cherche le coup de grâceL’assaut est engagé, la blessure est fataleOn meurt dans Nidhogg d’un seul estoc brutalVotre adversaire s’écroule, sa chair est transpercéeLe jeu vous donne la main, il faut en profiterEnjamber le cadavre, arpenter le cheminVotre point d’extraction est trois écrans plus loin
Car l’opposant fragile est néanmoins tenaceDeux secondes de répit et il refait surfaceDix mètres parcourus, vous gagnez un tunnelLe voilà face à vous, et il relance le duelIl triomphe cette fois-ci, et vous vous effondrezL’avantage est perdu, il lui est transféréL’écran défile maintenant vers son point de sortieLa roue ne tournera qu’une fois l’ennemi occisPour vous faire justice, la palette est réduiteUn saut et une frappe, on craint vite la rediteC’est tout l’art de Nidhogg d’offrir sur deux boutonsUne palette de possibles qui confère le frissonLe coup de pied sauté met l’opposant à terreMais contre une garde haute, vos tripes finissent à l’airLa roulade dans les pieds est une option très classeQui ne saurait convenir face à une parade basseUn mouvement du poignet désarme l’adversaireLe voilà qui recule, cherchant un nouveau ferQuelle abjecte attitude que celle du fuyardProjetez donc votre épée dans le dos de ce couard
Le rythme est frénétique, et les mouvements sont vifsChacun cherche la faille, le mouvement décisifBien plus que son solo, litanie d’escrimeursC’est avec des amis qu’on trouve son bonheurOubliez le online, le lag est bien présentCanapé, mauvaise foi, sont les bons ingrédientsIl n’y a guère de jouissance à planter des pixelsC’est affronter le pote qui procure tout le selOn regrette seulement un contenu un peu chicheQuatre petits tableaux, le jeu n’est pas bien richeVendu à 12€, il pourra agacerUn jeu n’est pas seulement une mécanique huiléeNidhogg n’est pas un cap, pas plus une péninsuleIl procure son plaisir quand l’adversaire reculeProdigieux dans les actes, visuellement peu gâtéIl saura faire de l’oeil à ceux qui ont du nez
Vos commentaires
ecstaz # Le 18 février 2014 à 14:13
un applaudissement pour la forme, qui sied merveilleusement bien au jeu.
KotL # Le 18 février 2014 à 16:12
Et un second pour le fond.
potexto # Le 18 février 2014 à 16:32
Un troisième pour la qualité d’écriture. .
Paul # Le 18 février 2014 à 23:47
Et un pinaillage par ici :
Le voilà face à vous, et il relance le duel (13 syllabes)
—>Le voilà face à vous, il relance le duel.
Martin Lefebvre # Le 19 février 2014 à 10:34
Ah ah oui les alexandrins sont un peu irréguliers. :)
Sébastien Nowak # Le 19 février 2014 à 12:16
C’est vrai que j’ai un peu fait ça "à l’oreille" (déjà pas toujours fameuse), sans trop compter les pieds :) Le charme du poète maladroit.
Martin Lefebvre # Le 19 février 2014 à 12:58
Les syllabes, y’a pas de pieds en français. :)
En général je suis un intégriste, mais l’exercice est tellement joli, j’allais pas faire mon relou. :D
Paul # Le 19 février 2014 à 13:32
Je trouve les alexandrins assez réguliers moi, a part celui que j’ai cité. Sinon j’ai adoré lire le mot online dans un alexandrin.
Flouiz # Le 19 février 2014 à 14:00
Par rapport à la tirade originale ça manque un peu de vigueur mais c’est très bien exécuté :)
Merci pour ton taff ;)
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