La femme de ses rêves ou celle de sa vie ? Nombre d’hommes seraient sans doute prêts à déplacer des montagnes pour s’octroyer le privilège d’un tel choix. Gageons qu’en jouant à Catherine, ils prendraient un recul considérable.
Lorsque l’opportunité se présente à Vincent Brooks, quidam trentenaire sans histoire et nonchalant, elle s’apparente à un étau qui se resserre aussi soudainement que violemment. Coincé entre Katherine, sa fidèle dulcinée exigeant qu’il prenne davantage de responsabilités, et son incartade d’un soir, Catherine, créature irréelle de perfection physique et peu encline à une vie réglée comme du papier à musique, notre homme se retrouve hanté chaque nuit par son dilemme.
Celui-ci vient à lui sous la forme d’un vicieux terrain d’escalade fait de briques et de blocs, croisement anarchique entre Sokoban, Q Bert et Kurushi. Vincent n’est pas toujours seul : parfois s’invitent différentes incarnations de ses peurs les plus refoulées. Ces difformités n’ont qu’un seul objectif : happer Vincent pour l’entraîner vers la mort. Mais surtout, de leurs faciès immondes soufflent des commandements, invitations ou complaintes qui sonnent comme autant de sentences que notre héros n’aurait jamais voulu entendre, car toutes posent indirectement et invariablement la même question : qui suis-je ? Rarement cette sempiternelle interrogation aura été formulée au sein d’un jeu vidéo avec autant d’audace et d’ingéniosité, faisant de Catherine une réussite aussi superbe que sa délicieuse égérie.
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