Entretien avec Gaël "Poischich" Fouquet
Après un retard à l’allumage, le Doritosgate produirait-t-il ses premiers effets en France ? Certes, le scandale qui a agité la presse vidéoludique anglo-saxonne (voir notre résumé de l’affaire) n’a guère franchi dans l’hexagone le cercle des passionnés sur Twitter et les forums. Mais il a tout de même suscité des débats parmi les journalistes français, et élevé le niveau de vigilance générale.
Dernières nouvelles du front
En témoigne le tollé provoqué par le test élogieux de Call of Duty : Black Ops 2 publié par Eurogamer.fr, test rédigé par Julien Chevron, ancien RP d’Activision, qui s’était déjà signalé par un test fort positif de Skylanders : Giants. Si M. Chevron a quitté ses fonctions chez l’éditeur il y a plus d’un an, et si rien n’indique qu’il ait gardé des liens avec son ancien employeur, il n’est pas dans la meilleure position pour juger en toute impartialité d’une série dont il défendait les couleurs précédemment, quel que soit son degré de professionnalisme. Et ce, au moment même où sur Eurogamer.net, le site phare de la franchise, le rédacteur en chef Tom Bramwell mettait à jour la charte éthique du site afin de la rendre plus contraignante. C’est d’ailleurs sans doute grâce à son intervention et pour calmer les esprits qu’Eurogamer.fr a ajouté avant le test une notice signalant les liens passés entre M. Chevron et l’éditeur.
Même si ce travail de veille ne nous appartient pas en propre, il nous semble que Merlanfrit doit contribuer à questionner les pratiques de la presse vidéoludique. Nous mêmes, encore que bénévoles et indépendants, ne sommes pas à l’abri de tout conflit d’intérêt, puisque certains de nos auteurs travaillent dans l’industrie vidéoludique. Nous n’avons pas nécessairement vocation à produire un travail d’investigation, mais il n’y a pas de raison que nous ne prenions pas notre part. C’est pourquoi nous avons décidé de nous entretenir avec un certain nombre de responsables de la presse vidéoludique, afin de les interroger sur leurs pratiques, sur leur vision de l’éthique journalistique.
Nous commençons cette série d’entretiens avec Gaël "Poischich" Fouquet : vétéran du web vidéoludique, il est à Gamekult depuis le début, en 2000, et il est actuellement rédacteur en chef du deuxième site français du secteur (derrière Jeuxvidéo.com), propriété du géant américain des médias, CBS Interactive. L’entretien a eu lieu par téléphone, la semaine dernière. Je n’étais peut-être pas suffisamment préparé, et l’interview a parfois plutôt tenu de la conversation (ou du moins M. Fouquet a-t-il supporté mes fréquentes interruptions). Pour que tout soit clair je n’ai jamais rencontré M. Fouquet, mais nous avons des connaissances communes, et il me semble qu’il apparaît dans l’entretien que j’ai parfois été convaincu, au moins sur le moment, par les raisons qu’il avançait.
Malgré cela j’avais fait mes devoirs avant de me lancer, et j’avais promis à M. Fouquet "des questions qui fâchent". Pour anecdotique que fût l’histoire, je voulais l’interroger sur un concours gagné par "Boone" (un jour Gamekult abandonnera peut-être les pseudonymes), ancien rédacteur, lors de la soirée de lancement de Forza Motorsports 3, histoire ressortie sur le blog Experiences Vidéoludiques.
Mais je tenais surtout à faire la lumière sur le cas de Grégoire "Greg" Hellot (ex-Joypad), figure quasi historique de la presse vidéoludique, interprète, éditeur, et très bon connaisseur du jRPG, qui teste souvent en tant que pigiste les jeux Square Enix sur Gamekult. Or, Grégoire Hellot officie comme interprète lors des évènements publics de l’éditeur japonais, par exemple à l’occasion de la sortie de Final Fantasy XIII-2, titre auquel il a accordé un 8/10 sur Gamekult (voir notre critique, moins enthousiaste, de FF XIII-2). Contacté par mail, Grégoire Hellot nous a expliqué [1] qu’il aidait occasionnellement Square Enix lorsqu’il fallait traduire un développeur japonais : "j’arrive, je répète ce que l’invité me dit que ce soit sur scène ou en interview, et j’envoie ma facture. "
Les risques de collusion ?
"Je n’ai aucun problème de collusion car je ne suis qu’un outil dans l’équation. A aucun moment je ne prend partie pour leurs produits ; je ne fais que retranscrire les dires d’un développeur. Bien entendu, à force de rencontrer les équipes on tisse des liens, mais les amitiés que je peux avoir avec le personnel de Square-Enix au Japon n’a aucune influence sur ce que j’exprime dans les médias français. Et puis pour être tout à fait franc, je fais aussi l’interprète pour Capcom, Nintendo, Sony, Sega... une fois que les japonais ont trouvé un bon traducteur, ils se refilent le plan, forcément. Konami ou Koei aussi m’ont déjà demandé par exemple, mais pour des raisons de planning je n’ai jamais pu le faire. Il faut dire que j’ai un vrai métier qui m’occupe énormément (éditeur) et que ces traductions je le fais parce que j’aime bien et que ça leur rend service. [...] J’ai déjà fait l’interprète pour des jeux que j’ai "mal"notés. Je n’ai aucun problème à faire la part des choses, à différencier un créateur de son oeuvre ; je suis un professionnel. "
L’explication a le mérite de la franchise, et il faut bien admettre qu’un bon interprète franco-japonais qui maîtrise le sujet — parfois fort technique — des jeux vidéo ne court pas les rues. On peut tout de même se demander si Greg, dont l’expertise sur le sujet ne fait aucun doute, se trouve dans une position suffisamment dégagée pour tester les jeux ? Ne pourrait-il pas faire profiter au lecteur de ses connaissances avec une autre casquette ? D’autant que, comme je m’en suis rendu compte après coup, Kurokawa, la maison d’édition de M. Hellot, publie Full Metal Alchimist et Soul Eater, deux séries à succès qui appartiennent à Square Enix : sans remettre en cause le professionnalisme et l’enthousiasme de Greg, on se demande s’il a les moyens de fâcher l’éditeur japonais. Nul n’ignore que "sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloge flatteur", comme le dit Figaro.
Addendum : Gregoire Hellot a tenu à nous répondre sur ses rapports avec Square Enix en tant qu’éditeur de manga (j’ai bouclé le papier avant d’obtenir cette dernière réponse, mais ma question est venue tardivement) :
« On m’a déjà posé la question, mais il faut savoir que chez Square-Enix, le département manga est une section du département produits dérivés, qui est très très éloigné du jeu vidéo. J’ai déjà discuté avec mes interlocuteurs manga de jeux Square-Enix que je n’avais pas aimé, cela n’a jamais posé aucun soucis. Si tu veux tout savoir, une maison d’édition concurrente, Ki-Oon, publie plus de 20 mangas de chez Square-Enix, alors que chez Kurokawa (la société pour laquelle je travaille) nous n’en publions que 7 (soit autant que chez Kaze Manga), dont aucun n’est tiré d’un de leurs jeux vidéo.
Le manga Kingdom Hearts est chez Pika, le manga Dragon Quest chez Tonkam, et le dessin animé de Final Fantasy est chez Kaze.
Les gens qui gèrent les droits des mangas chez Square-Enix sont à des années-lumières des préoccupations de la presse française ; je sais que les forumeurs s’imaginent que ces grosses sociétés sont remplies de salles de réunions avec des gens qui remontent leurs lunettes d’un seul doigt avec un air ténébreux, mais je peux t’assurer que ce n’est pas le cas.
J’ai déjà mis des 5 à des jeux Square-Enix, des jeux dont j’ai assuré l’interprétariat après. »
L’entretien
Cela étant dit, ce n’est pas seulement pour ces cas que nous avons souhaité nous entretenir avec Gaël Fouquet : il nous importait surtout de savoir comment Gamekult gérait ses relations — parfois houleuses — avec les éditeurs, et pourquoi le site avait pris le parti de ne pas aborder l’affaire Florence. En reproduisant l’entretien nous avons décidé de conserver autant que faire se peut la forme brute, orale, ce qui explique les répétitions et parfois les hésitations de part et d’autre, mais évite de dénaturer la gouaille de la conversation de départ.
« Notre rôle c’est de parler de jeu vidéo »
Merlanfrit : Vous avez pris connaissance de l’affaire Florence / Doritosgate ? Vous en avez discuté à Gamekult ?
Gaël Fouquet : Oui, je sais que certains ont suivi. Moi, j’ai suivi depuis le départ, j’ai dû tomber sur un Tweet de Robert Florence qui expliquait qu’il était obligé de partir mais que ce n’était pas la faute de Tom Bramwell, etc. J’avais lu l’article incriminé et le fil sur Neogaf, donc j’ai un peu suivi, que ce soit la colonne qui a tout déclenché et la suite sur Twitter.
L’affaire a fait beaucoup de bruit en tout cas. Mais pourquoi n’en a-t-on pas entendu parler sur Gamekult par exemple ?
Parce que notre rôle — c’est volontaire — notre rôle c’est de parler de jeu vidéo. Il nous est déjà arrivé très rarement — il faudrait voir dans les archives — qu’on parle de la presse jeu vidéo, mais nous informons nos lecteurs sur le jeu vidéo, pas sur la presse, même si c’est lié.
C’était un peu la position de John Walker qui a abordé l’affaire sur son site personnel mais pas sur Rockpapershotgun, ce qu’on leur a reproché, et RPS a fini par s’exprimer...
Ca peut se comprendre : l’affaire a fait beaucoup plus de remous dans le monde anglo-saxon qu’en France, quand je dis des remous c’est vis à vis des lecteurs. RPS a fini par publier quelque chose parce que leurs lecteurs leur ont reproché de ne pas le faire. Même si en France ça a fait des remous sur Twitter, nous dans nos forums, par mail, il n’y a pas eu beaucoup de retours à part dans les topics dédiés. Je comprends qu’ils l’aient fait, mais notre position c’est de parler du jeu vidéo. Oui, c’est intéressant, mais je ne suis pas certain que pour le lecteur qui vient s’informer sur le jeu vidéo ce soit si intéressant que ça.
J’avais l’impression que vous commencez à faire avec les papiers de Yukishiro ou de Sopalin un petit peu plus de journalisme d’investigation. Ca n’aurait pas pu rentrer dans cette démarche ?
De mon point de vue ça n’a rien à voir. Oui, on essaye, ça se remarque plus récemment parce qu’on a mis un coup de zoom dessus, mais c’est quelque chose qu’on a toujours essayé de faire, par exemple les news business. Maintenant tout le monde en fait, mais en 2004-2005 c’était plus rare, il y en avait bien sur JV.com ou Overgame, mais on en a fait très tôt. C’est vrai que ces derniers mois on essaye d’en faire un peu plus, du journalisme d’investigation c’est beaucoup dire, mais des papiers un peu plus fouillés sur les entreprises du secteur, les éditeurs, les développeurs, sur des phénomènes du jeu, mais pas sur la presse jeu vidéo.
Est-ce qu’à Gamekult vous avez une charte spécifique pour les cadeaux, les voyages, les press-tours ?
Une charte, c’est beaucoup dire, dans le sens que ce n’est pas écrit, on n’a pas un papier affiché dans la rédaction "tu ne mangeras point, etc. ", mais on a pas mal de principes oui, des choses qu’on ne fait pas, des choses qu’on n’accepte pas, des choses qu’on accepte.
« On n’a pas un papier affiché dans la rédaction "tu ne mangeras point, etc. ", mais on a pas mal de principes »
Qu’est-ce que vous acceptez et qu’est-ce que vous n’acceptez pas par exemple ?
Je vais prendre un exemple récent dans l’actualité : on refuse de tester un jeu dans les conditions imposées par l’éditeur, chez l’éditeur, dans un hôtel payé par l’éditeur. On ne teste les jeux qu’avec des versions qu’on a à la rédaction. Par exemple pour la Wii U Nintendo n’envoie pas de machine, n’envoie pas de jeu, ou en tout cas les premières sessions de test se font chez eux, et donc du coup comme on refuse...
Donc, ça vous pénalise de refuser ?
Oui oui, mais on a des principes, généralement j’imagine que ce sera une question ultérieure, c’est plus pénalisant qu’autre chose dans le fonctionnement d’une rédaction, mais on pense que ce sont des choses importantes.
Mais alors pourquoi est-ce que ce n’est pas marqué quelque part noir sur blanc sur le site ? Les sites anglo-saxons le font. C’est peut-être la tradition anglo-saxonne qui veut ça mais...
Pour plusieurs raisons. La première raison, je vous l’ai dit, nous on est là pour parler de jeu vidéo. On parle à la marge de nos conditions de test en disant si on a testé le jeu sur une version commerciale ou sur version éditeur, mais c’est plutôt pour "excuser" nos erreurs si on peut dire ça. Par exemple, si on teste sur une version éditeur et qu’il y a des ralentissements, parfois il arrive que les ralentissements ne soient pas dans la version commerciale, ou si un bug a disparu dans la version commerciale, pour ne pas passer pour des tocards on signale qu’on a joué sur une version éditeur. Mais tout le reste j’ai envie de dire, c’est notre tambouille interne, c’est notre cuisine, c’est la cuisine du milieu entre guillemets...
La cuisine du milieu, dit comme ça ça fait peur...
Non non quand je dis "la cuisine du milieu", je veux dire les versions, l’embargo, enfin bref notre quotidien, ce que j’appelle la cuisine du milieu, c’est vrai (rires) que la formule est malheureuse, ce n’est pas pour apprendre comment nous fonctionnons que les lecteurs viennent sur Gamekult, c’est pour avoir un avis sur les jeux vidéo.
Je comprends bien, mais ça ne mange pas de pain de mettre une charte et d’essayer de fixer des principes, même si c’est dans un coin du site que personne ne va voir, si ?
Ca ne mangerait pas de pain mais je pense que c’est hypocrite. Certaines réactions sont positives, comme la charte qu’Eurogamer vient de publier, il y en a d’autres qui sont plus lucides comme Canard PC qui tweete que c’est bien d’avoir une charte, mais c’est une annonce pour mieux cacher. Ce n’est pas parce que tu publies une charte sur ton site que ça change vraiment quelque chose derrière.
« C’est bien d’avoir une charte, mais c’est une annonce pour mieux cacher »
Non mais ça permettrait peut-être au lecteur de dire "ah là votre charte vous ne l’avez pas respectée", de savoir à quoi s’attendre... Ce n’est peut-être pas la solution miracle, évidemment.
Ca fait 12 ans que j’ai un contact avec les lecteurs en respectant les règles, mais très honnêtement... On ne teste pas chez les éditeurs, parce qu’on sait que c’est un principe juste, parce qu’on sait que quand on est à l’extérieur, même inconsciemment, on est influencé, donc c’est quelque chose qu’on évite de faire, qu’on ne fait pas, mais très honnêtement le lecteur ne voit pas la différence.
La question c’est l’influence inconsciente, c’est comme l’histoire des soirées... Evidemment que ce n’est pas ce qui va ajouter un point ou deux à la note. Mais si c’était inutile, j’imagine que les éditeurs qui sont là pour gagner de l’argent ne le feraient pas, ils ne feraient pas de cadeaux...
Ce que je veux dire, c’est qu’au final le lecteur ne voit pas la différence. Je le revendique, au sein de la presse jeu vidéo Gamekult fait partie de ceux qui ont le plus de principes à ce niveau-là, j’espère que ça se voit sur certaines choses, ça nous a déjà coûté des tests en retard, par exemple le test de Halo 3, premier Halo sur next-gen, il y avait énormément d’attente autour de ce jeu, on a eu le test 3-4 jours après les autres, ça m’a coûté quelques nuits blanches...
Généralement c’est vous qui allez au front d’ailleurs pour ce genre de tests un petit peu "embêtants"... Heavy Rain aussi c’était vous, non ?
Heavy Rain aussi c’était moi (rires). Je me suis fait avoir parce que je n’avais pas trop suivi le développement et je n’avais pas vu le piège arriver. Enfin, le piège...
C’était quoi le piège sur Heavy Rain ?
C’est que c’est assez particulier comme jeu vidéo à tester, voilà. C’est pas un jeu qu’on a l’habitude de voir, c’est pas un FPS, un STR, c’est quelque chose qui d’un point de vue testeur de jeu est assez difficile à noter... Mais monter au front je sais pas. Pour revenir à Halo 3, on s’était justifiés, on avait fait une news en expliquant que comme on ne testait pas chez les éditeurs et donc qu’on aurait le test en retard, très honnêtement le test a fait beaucoup de barouf parce que j’ai mis une sale note à l’époque, enfin une sale note pour un Halo, il a eu 7, très honnêtement qui se rappelle pourquoi on a eu le test en retard ? Les lecteurs se souviennent juste du retard, et c’est extrêmement pénalisant vis à vis de Google.
« Très honnêtement qui se rappelle pourquoi on a eu le test en retard ? »
Et au niveau des clics vous avez perdu des visiteurs sur ce test en retard, même s’il était un petit peu polémique ? Vous en avez eu moins que si le test était sorti le jour J ?
On ne peut pas raisonner qu’en termes de clics. Ce qui est sûr c’est que vis à vis des lecteurs qui suivent Gamekult, que ce soit pour une raison X ou Y d’ailleurs, que ce soit pour nous cracher dessus ou parce qu’ils considèrent qu’on a un avis pertinent, à ce niveau là ça ne change rien. Les lecteurs qui ont l’habitude de nous lire ou qui nous lisent pour nous basher, de toutes façons ils l’auraient lu cet article. Ce que ça change typiquement, si on ne publie pas le test en même temps que les autres on a moins de liens, Google s’en rend compte et là ça peut avoir une influence sur les clics.
Donc il faut être un peu gentil avec les éditeurs ?
Ben non.
Oui mais après j’imagine aussi que c’est parce que vous êtes Gamekult et qu’on peut pas trop vous ignorer : vous êtes peut-être intouchables sur la presse française, vous dépendez d’un grand groupe...
Ces principes qu’on a, on les avait depuis le début. J’étais là au début, je parle en connaissance de cause, au départ Gamekult c’était un petit site. Là où on a eu de la chance c’est que quand on a commencé il y avait moins de concurrence que maintenant, on a pu se développer assez vite avec le soutien d’hardware.fr... LDLC était actionnaire mais minoritaire, on n’était pas adossés à un grand groupe, on était indépendants. Mais simplement il y a un moment quand le site ou le magazine a un poids suffisant, les éditeurs ne peuvent pas se passer de nous. Il y a certains éditeurs, on a beau mettre des sales notes à leurs jeux, ils continuent à nous envoyer les jeux en avance, sans poser de question, sans nous parler des notes qu’on met. Je pense qu’on est protégés parce qu’on est gros, et qu’il y a plus d’emmerdement à se passer de nous qu’à nous faire la gueule, mais au final ça ne change rien.
D’un autre côté, même quand votre test est un petit peu moins positif que chez les autres, vous avez tout de même fait 10-15 news sur le gros jeu avant. Le test n’est qu’une partie de ce que vous consacrez au jeu, et même si le dernier Halo ne vous a pas enchanté, Microsoft va toujours travailler avec vous parce que vous aller tout de même en parler beaucoup. Il me semble que j’ai lu dans un de vos tests qu’Halo était un FPS comme un autre, sans grande importance. Et pourtant vous consacrez tout de même beaucoup d’actualité à la série, on sait quand il y a des bande-annonces, etc.
Ouais, c’est normal. Halo c’est un gros blockbuster, il y a énormément de public qui est intéressé par ce jeu, nous on est là pour parler de l’actualité du jeu vidéo.
Si vous dites qu’Halo c’est pas très intéressant, pourquoi est-ce que l’actualité ce ne serait pas un autre jeu...? Le problème c’est que les éditeurs font l’actualité en lâchant l’information, en faisant des présentations, ce sont qui dictent en grande partie l’actualité. Vous, même si vous êtes critiques, vous suivez tout cela.
Je vais aller plus loin, c’est eux qui sortent les jeux, voilà, c’est eux qui créent les jeux, on parle de jeu créés par des sociétés, y’a un moment...
Oui mais si les jeux qu’ils créent ne sont pas intéressants ?
Ca c’est la différence entre Gamekult, un site généraliste, et un blog. Nous on n’est pas là pour parler de nos jeux préférés, on n’est pas là pour dire "eh les gars moi j’ai adoré ce jeu là donc vous allez l’adorer", on est là pour donner un conseil au lecteur et lui dire dans toute la marée des jeux qui sortent, et il y en a énormément — cette année un peu moins que les autres — mais l’année dernière en novembre — je veux pas dire de bêtise— il y a plus de 300 jeux qui sont sortis... faudra vérifier. Comment les joueurs, sachant qu’un jeu en général ça coûte 70 euros, comment les joueurs font pour s’y retrouver ? On est là pour les aider à s’y retrouver. Forcément les gros titres, les jeux qui sont attendus par énormément de monde on aura tendance à plus en parler, parce qu’il y a plus d’actu autour. C’est comme dans n’importe quel domaine, là où il y a de l’actu on essaye d’en parler. Bien sûr qu’on se fait "manipuler" entre guillemets par certains éditeurs... quand je vois Rockstar qui annonce...
Oui c’était rigolo, 3 personnages dans GTA V, oui et après ?
Non mais voilà...
Vous avez fait une news là-dessus ?
Biiien sûr on a fait une news ! (rires)
Et pourquoi pas une news sur Robert Florence, c’est plus intéressant tout de même, non ? Je suis sûr que ça intéresserait presque autant les lecteurs.
Mais non, c’est plus intéressant pour vous, toi je sais pas.
On se vouvoie pour l’interview. (NB : on ne se connaît pas, même si nous avons des connaissances en commun)
Allez, on va se vouvoyer
C’est pour faire professionnel
C’est plus intéressant pour vous mais à l’échelle des joueurs GTA V ça intéresse énormément plus de monde. Ca m’... enfin c’est pas que ça m’énerve parce que je comprends que ça fasse parler...
Cela dit sur Eurogamer pendant des semaines le papier le plus populaire a été la chronique de Robert Florence, le papier est resté en une pendant je sais pas combien de temps [2]...
Et voilà, comme quoi il n’y a pas que le clic dans la vie, il y a aussi la ligne éditoriale, et c’est pas parce que ça cartonne auprès des gamers qu’on va... On ne parle pas de ce genre de choses, parce que même si c’est à l’échelle du jeu vidéo, que ça concerne pas mal de monde, c’est un peu du linge sale en famille.
Je comprends la réaction, c’est un peu celle qu’avait eu Stephen Totilo quand il avait été pris à parti sur Neogaf, il ne voulait pas en parler au départ, et au bout du compte il a fini par écrire dessus sur Kotaku.
Mais tant mieux (rires). Chacun voit midi à sa porte. Nous on décide de pas en parler, c’est pas qu’on a des choses à se reprocher, c’est juste qu’on décide que c’est pas un sujet dont on veut parler, la presse jeu vidéo et ses à côtés c’est pas quelque chose qu’on veut traiter.
Quand je vous ai contacté j’avais promis des questions qui fâchent, on y va. Donc, Greg, que j’ai contacté sur Twitter...
Mais je sais tout !
Alors je ne sais pas, je ne connais pas toute l’affaire, mais on est d’accord que Greg anime, enfin est interprète sur des évènements Square Enix, je veux avoir confirmation...
Il y a effectivement des journalistes, mais pas chez nous qui animent chez Square Enix. Greg je pense qu’il parlera mieux de son cas lui-même... Je sais que vous l’avez contacté autant qu’il réponde. Mais le cas de Greg est particulier en un sens parce qu’il est traducteur.
Oui mais il est aussi pigiste chez vous.
Il est aussi pigiste chez nous mais il est traducteur. Il traduit les press tours quand il y a un designer japonais.
Je comprends, je sais que c’est très difficile de trouver un bon interprète, je me suis déjà retrouvé à devoir me faire traduire en japonais, et c’était l’enfer... Mais du coup est-ce que je dois le croire quand il dit que Final Fantasy XIII-2 c’est vachement bien ?
Euh ben ouais parce que Final Fantasy XIII il a mis la même note qu’Halo 3, c’est à dire un 7/10, la pire note qu’a obtenu un Final Fantasy sur notre site, et sans doute la pire note qu’avait eu un Final Fantasy à l’époque.
Le problème, je ne dis pas qu’il est corrompu ou quoi que ce soit, mais du point de vue d’un lecteur, c’est exactement ce que dit Robert Florence, ça nous pose problème, ça fait bizarre, non ?
Vous l’avez dit au sujet de Greg... je pense que pour Greg vu la difficulté qu’il y a à trouver un interprète japonais qui connaisse le jeu vidéo... j’ai déjà fait des interviews avec un interprète japonais qui s’y connaissait pas en jeu vidéo, et on voit la différence. Je pense que les éditeurs ont besoin de Greg plus que Greg a besoin des éditeurs. Je suis pas convaincu que Greg ait besoin de mettre une bonne note ou de mettre un mouchoir sur ce qu’il pense de tel ou tel jeu parce qu’un éditeur a besoin de ses services quelques fois par an, voilà.
Mais vous pouvez comprendre que nous on ne soit pas convaincus... ?
Je pense qu’il répondra très bien de son côté sur ses activités et ce que représente les activités de traduction, ou même ce que représente l’activité de pigiste sur Gamekult. Je vous invite à compter le nombre de tests que Greg fait chez nous, on est très content de l’avoir parce qu’il a une vraie expertise et un style excellent, mais c’est pas notre pigiste phare en termes de volume. Voilà c’est ce que je pense de Greg qui fait l’interprète. Juste, après que ça pose un problème à certains lecteurs... (inaudible)
J’entends rien là.
C’est parce que je fais des signes des épaules qui se traduisent assez mal (rires).
Il faudrait une visio-conférence.
En gros être irréprochable, on y travaille sur plein de choses. Simplement tu peux être lisse de partout, il y a toujours un angle où les lecteurs, enfin je dis les lecteurs, où on peut t’attaquer, et on va te descendre. Donc je comprends que ça puisse gêner, mais là dessus Greg n’anime pas des soirées pour les éditeurs, il est pas sur les salons à vanter les jeux qu’il est censé tester après...
Vous faites référence à qui là précisément ?
Non mais...
Oui, je n’aurais pas la réponse, je sais.
Mais non mais c’est transparent. Chacun voit midi à sa porte, chacun bouffe comme il l’entend mais...
Est-ce que c’est pas le problème chacun bouffe comme il peut, parce que je pense que Gamekult doit payer correctement ses journalistes, mais est-ce que dans le milieu tout le monde parvient à vivre de sa plume ? Est-ce qu’on n’est pas obligé d’avoir recours à des expédients ?
Mais ce sont des légendes urbaines ça les gens n’en vivent pas. Nous je vais même pas compter les développeurs mais on est dix permanents dans la rédaction Gamekult, en CDI à plein temps.
Mais vous êtes le deuxième plus gros site français. C’est normal que chez vous ça marche à peu près.
Si on en vivait pas on serait pas là. Moi ça fait douze ans que c’est mon métier et que je fais rien d’autre à côté. Après oui, c’est un métier difficile pour les pigistes, mais je sais pas, il faut tout de même se fixer des barrières.
« Il y a toujours des angles où l’on peut se faire attaquer »
On ne demande pas la pureté parfaite...
Je ne sais pas, d’un côté vous me dites ça, et d’un autre Greg, ça fait vingt ans qu’il est dans le milieu, il a même pas attendu internet pour acquérir ses lettres de noblesse dans le milieu, il interprète des développeurs et on met en cause sa parole.
C’est peut-être aussi parce que Gamekult profite de son aura de site un peu plus critique, plus intègre que les autres... C’est le qui aime bien châtie bien, non ? Le but n’est pas de charger Greg.
Je pense que l’aura, comme vous dites, elle n’est pas apparue par hasard, même si comme je le disais tout à l’heure ça ne se voit pas dans les tests, c’est à dire que le lecteur ne s’attachera pas forcément aux conditions de rédaction, mais on essaye de travailler avec des principes, on prend aussi notre temps pour tester les jeux, on essaye de le faire bien et "l’aura", la réputation d’être un site sérieux, on essaye de travailler cela. Après, il y a toujours des angles où l’on peut se faire attaquer. Mais je pense que la déontologie l’éthique, il y a un moment ça s’oppose à la réalité du terrain. C’est une question que vous n’avez pas posée, mais typiquement dans le jeu vidéo, si on veut parler sans les éditeurs y’a la méthode Canard Enchaîné, qui est un peu la méthode Merlanfrit...
Le Canard ils ont de bons contacts, ils bénéficient des fuites... Je pense pas que ça puisse fonctionner comme ça dans le jeu vidéo...
Si, de temps en temps on récupère des infos intéressantes, et on en balance quelques unes, mais c’est sur de l’annexe, ce n’est pas le coeur du métier. Pour les tests de jeu, supposons qu’on ait envie de tester un jeu avant sa sortie.
Ce qui est normal...
Ne serait-ce que ça, à moins d’écumer les sites de Warez ou d’avoir beaucoup de chance, c’est impossible de le faire sans le concours de l’éditeur.
C’est toute la difficulté de la position, comment garder les distances... Je ne dis pas que c’est facile. D’où cette idée de charte qui met les choses au clair : ça on accepte, mais ça non. Bien sûr que vous devez accepter des choses. Pour reprendre un autre exemple, il y a cette histoire avec Boone (qui ne travaille plus à GK depuis)... qui avait gagné un concours à l’occasion de la sortie de Forza 3. Aller à la présentation du jeu : ok, il se trouve que j’y étais, c’était un évènement professionnel... Par contre la soirée après avec les lots à gagner est-ce que c’est professionnel ? Est-ce que c’est franchir la limite ?
Quelle est la limite exactement ?
Je ne sais pas, participer à un concours qui est réservé aux gens présents à la soirée de lancement, est-ce que c’est pas un peu limite ? Se faire payer un voyage presse, est-ce que c’est pas un peu limite ? il faudrait peut-être les discuter, mais publiquement, non ?
Je ne comprends pas trop. Enfin je vois pourquoi ça interpelle les gens, mais j’ai envie de dire les limites qu’on se fixe sont rapport au boulot qu’on est censé fournir, sont des limites qu’on se fixe en interne. Et si je comprends que ça intéresse je ne comprends pas pourquoi il faudrait les fixer en accord avec les lecteurs.
Pas forcément en leur demandant leur avis mais pour qu’on sache ? Il y a des sites qui le font, comme Eurogamer.net qui vient de préciser sa charte...
Ce qui me fait beaucoup rire c’est que c’est une réaction au barouf que ça fait.
Oui mais c’est normal, c’est comme ça que ça marche. C’est aussi pour ça qu’on vous embête, c’est pour vous faire réagir qu’on vous embête.
Ce qui me choque c’est que sur la moitié des trucs les mecs se soient pas rendus compte tout de suite, tous seuls que c’était à côté de la plaque. Après, très honnêtement je ne veux pas me faire le chevalier blanc, c’est pour ça qu’on ne commente pas trop dessus, mais il y a certaines choses, parce qu’il y a un moment il faut travailler, parce qu’il y a un moment si on ne parle plus de jeux, si on attend d’acheter les jeux pour les récupérer, si on attend machin, c’est bien, on sera d’excellents modèles d’intégrité — je force un peu le trait — mais il n’y aura plus personne sur le site. A côté de ça, il y a un moment il faut arrêter de faire les cons. Typiquement Eurogamer.net qui dit "on vendra plus les jeux", encore heureux ! On ne testera plus les jeux dans des trucs VIP dans des hôtels, etc. j’ai envie de leur dire mais les gars, encore heureux.
Ca tout le monde le fait... Enfin peut-être que vous ne le faites pas, mais il y a plein de gens qui le font. Quasiment toute la presse le fait.
Mais oui, mais moi je trouve ça scandaleux. Mais après...
Le problème c’est que si vous ne dites rien, la suspicion généralisée qui plane sur la presse vidéoludique peut aussi vous atteindre vous, si vous ne prenez pas position.
Je ne prends pas position tout simplement parce que ça ne sert à rien. Typiquement ça fait douze ans qu’on s’impose des principes, y’a des choses qu’on fait, y’a des choses qu’on fait pas, on n’a jamais testé un jeu chez l’éditeur, et à côté de ça, Boone après la sortie du jeu gagne un truc parce qu’il est super fort à Forza, et on nous le ressort à chaque fois ça doit faire combien 5 ou 6 ans (plutôt 3, NDLR), et malgré tous les principes qu’on a, ça y est on est dans le même sac que les autres. Ca sert à quoi de commenter, ça sert à quoi d’afficher haut et fort ses principes ? Je préfère avoir des principes les appliquer, faire attention que me rédacteurs, que les pigistes — même si c’est parfois un peu plus difficile — abondent dans ces principes et ne le dépassent pas, parce que comme ça je suis content de mon travail, j’espère que le public le remarque, mais prendre à témoin le public en disant on a une charte, pfff…
« Le Doritosgate c’est très bien, mais de mon point de vue dans deux mois plus personne n’en parle »
Ca se tient...
Le Doritosgate c’est très bien, mais de mon point de vue dans deux mois plus personne n’en parle.
Comment faire pour continuer d’en parler ? Ce n’est pas votre rôle peut-être…
Qui se souvient encore que Gerstmann le rédacteur en chef de Gamespot s’était fait virer parce qu’un éditeur avait demandé sa tête ?
Ah ben si on s’en souvient tout de même…
On s’en souvient, c’est très bien, je suis content qu’on s’en souvienne, moi aussi je m’en souviens. Qu’est-ce que ça a changé ? Strictement rien. Et la charte que tous les sites anglophones publient actuellement prouve que ça n’a strictement rien changé.
En même temps si on garde le silence ça ne va pas améliorer les choses… En fait il n’y a pas de solution ?
Je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas de solution. Ca va peut-être faire évoluer les mentalités, mais ce que le public retient c’est "les journalistes sont tous pourris, ils font tous un taf de merde, y’en a pas un pour rattraper l’autre…", voilà ce qu’on retient. Après le milieu de la presse je le côtoie tous les jours, je fais des press-tours je vais aux soirées etc. parce que ça fait aussi partie de mon taf de rédacteur en chef de voir les éditeurs, de discuter avec eux, de voir les autres journalistes, de savoir ce qui se passe un peu dans le milieu. En soirée y’a rien à voir, mais ce que je vois en press tour, ce que j’entends, il y a des pratiques pires que ce qui est dénoncé… On en parle pas parce que c’est comme dans tous les milieux, et que ce n’est pas notre ligne éditoriale, qui est de parler du jeu vidéo, pas de la presse jeu vidéo. Y’a un truc qui m’énerve énormément y compris dans la presse généraliste, c’est la presse qui écrit sur la presse. Quand c’est un site dédié comme Arrets sur images, des sites dont c’est le métier, ok.
En fait il faudrait une sorte d’observatoire de la presse qui regarde le milieu et qui pose les questions embêtantes ?
C’est pour ça que je suis ravi de répondre à vos questions et que j’ai pas hésité. Mais je pense que ce n’est pas notre rôle d’en parler.
Merci beaucoup pour vos réponses en tout cas…
Je vais finir, je pense que l’histoire des soirées, c’est vraiment la face visible de l’iceberg, des anecdotes…
Oui mais ça coûte tout de même cher aux éditeurs. Même si les soirées ne sont pas toujours au champagne ça coûte tout de même du fric. Pourquoi ils le font alors ?
Ce que je veux dire, juste un exemple, suite au test d’Heavy Rain, Sony a coupé toutes les pubs sur Gamekult, et on parle de sommes assez importantes, voilà ça c’est quelque chose d’intéressant.
« Depuis la création de Gamekult on est blacklistés plus ou moins fréquemment par des éditeurs de jeu vidéo qui ne sont pas contents de la façon dont on parle de leurs jeux »
Et ça s’est reproduit depuis ce genre de choses ? Comment sont les relations entre Gamekult et Sony ? C’est fini ?
Depuis la création de Gamekult on est blacklistés plus ou moins fréquemment par des éditeurs de jeu vidéo qui ne sont pas contents de la façon dont on parle de leurs jeux, que ce soit éditorialement — on ne reçoit pas les jeux, on n’est pas invités aux événements presse — ça peut être des blacklists commerciaux…
Et vos patrons ils réagissent comment ? CBS c’est pas une petite boîte.
C’est le rôle des patrons et c’est aussi mon rôle de faire tampon avec la rédaction.
Ce que je veux dire c’est est-ce que Sony a vraiment envie de se fâcher avec CBS ?
Et c’est justement pour cela que CBS nous laisse tranquille. Oui, c’est dommage perdre de l’argent sur ce genre de choses, le but d’une société c’est de gagner de l’argent, mais ce serait plus coûteux pour nous que ce genre de choses ait une influence. Parce que si on commence à plier là dessus, notre travail n’a plus vraiment de raison. Tout cela pour dire que face à des menaces comme ça, les histoires de deux coupes de champagne en soirée c’est ridicule.
Pourquoi ne parle-t-on pas de ce genre de pressions dans la presse ?
Sur Heavy Rain ça a fait pas mal de barouf parce que j’ai eu la faiblesse d’en faire un tweet. C’était passé chez Arrêt sur images. On ne m’y reprendra plus, parce que c’est la cuisine interne qui n’intéresse pas notre lecteur qui va sur Gamekult, il n’a pas envie de lire nos problèmes. Il veut juste qu’on fasse notre taf, tester les jeux, parler de l’actualité du jeu vidéo.
Merci, beaucoup, c’était sympa.
Vos commentaires
Roots # Le 15 novembre 2012 à 15:29
Boone est toujours rédacteur chez Gamekult !
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 15:31
On m’a pourtant confirmé que ce n’était plus le cas, mais son départ est très récent (une semaine ou deux ?).
Après ce n’est pas une question de personne, j’aurais peut-être fait la même chose que Boone (sauf que je n’aurais jamais gagné un concours Forza), je voulais juste l’avis du rédacteur en chef à partir d’une histoire publique.
Zorro # Le 15 novembre 2012 à 15:36
Dommage pour une interview qui se veut alimentée de "questions qui fâchent" de ne pas parler des nombreux couples journalistes/RP dont Poisch fait partie. ^^
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 15:39
Salut Zorro, tu me l’apprends, et surtout pour le coup ça me semble tenir du respect de la vie privée. Ca me paraît d’autant plus délicat que tu dis ça en utilisant le masque d’un pseudo.
Sylvain # Le 15 novembre 2012 à 15:45
Intéressant cet entretien ! Merci à Poischich :)
Zorro # Le 15 novembre 2012 à 15:50
Si c’est du ressors du privé, ça n’a donc pas d’importance ? Étrange façon de voir les choses. Mais soit... J’ajouterais juste pour la forme que ce n’est pas un cas isolé dans le milieu, les couples journalistes/RP sont légion.
Zorro # Le 15 novembre 2012 à 15:54
(oh et le mariage est un acte public, btw)
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 15:58
Les couples journalistes / RP sont légion, oui. Mais est-ce surprenant ? On a tendance à tomber amoureux de gens qui bossent dans le même domaine. Il me semble qu’on ne peut pas trop le reprocher aux individus, même si en effet le système qui fait qu’ils sont si proche peut poser problème.
Pour le coup la tradition française de ne pas parler publiquement des affaires strictement privées me paraît précieuse. Après c’est certain que le cas des hommes politiques mariés aux journalistes a récemment posé problème...
Si je l’avais su je ne suis tout de même pas sûr que j’aurais posé la question à Poischich, mais rien ne t’empêche de le faire.
lucasbfr # Le 15 novembre 2012 à 16:00
C’est là où je suis en désaccord avec Poischich. Le meilleur restau, c’est celui qui laisse visiter les cuisines au client. Bien sûr qu’il ne s’y passe pas que des jolies choses, mais ne serait-ce pas au lecteur de juger de l’état global ?
Imaginons qu’Eurogamer.fr ait mis deux petites phrases avant-hier dans son test, du genre "Oh, à propos, je travaillais chez Activision jusqu’à l’an dernier et j’ai bossé sur Black Ops 1, Moulinex et moi même pensons que je suis capable de faire preuve d’objectivité quand même".
De deux choses l’une : soit les lecteurs auraient gueulé et ils auraient été au même point, soit ça aurait été compris. (Bon, en vrai, je pense que ça aurait presque autant gueulé. C’était vraiment pas une bonne idée).
Parce que des fois, la porte de la cuisine s’ouvre par erreur, et ça peut chlinguer assez vite sans un coup de balai préventif.
Roots # Le 15 novembre 2012 à 16:02
Sinon je pense que Greg est clairement au dessus de tout soupçon. Il a déjà défoncé autant de jeux qu’il en a plébiscité, de Square comme d’autres. Écrire de Final Fantasy XIII que ce n’est "ni un bon Final Fantasy, ni un bon RPG", c’est quand même culotté même s’il relativise en ajoutant "mais un bon jeu". Après, c’est un passionné de culture japonaise et de J-RPG, donc il est peut-être plus indulgent sur certaines choses que d’autres joueurs. Mais de ce point de vue, y a plein d’autres journalistes qui sont parfois un peu trop fans de certaines séries... ;)
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 16:04
Là dessus je suis de ton avis Lucas.
Pour Greg... Ce serait sans doute dommage de se passer de son éclairage sur le jRPG, mais peut-être dans un autre cadre que celui d’un test... Il suffit de voir les réactions à son papier sur Bravely Default, qui fait bien envie, et que quelqu’un d’autre n’aurait peut-être pas produit comme ça, mais qui est reçu à la lumière de sa relation pas très explicite avec le développeur... Alors que si tout était clair je ne pense pas que cela poserait problème.
Jaunmakenro # Le 15 novembre 2012 à 16:09
Pas mal du tous.
J’espère qu’on va avoir d’autre ITW d’acteurs du secteurs du coup !
Roots # Le 15 novembre 2012 à 16:10
Les réactions à son test sur Bravely Default sont aussi motivés par les haters qui ne supportent pas que la 3DS (ou qu’une console portable parfois) puisse accueillir un très bon jeu...
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 16:10
C’est prévu Jaun, a priori la semaine prochaine il y aura le DG de JV.com, et Rahan a promis de nous accorder un entretien quand il aurait plus de temps.
EDIT : correction, Rahan a éventuellement indiqué qu’on en reparlerait en décembre ^^
Leto # Le 15 novembre 2012 à 16:10
"On ne peut pas raisonner qu’en termes de clics. [...] Ce que ça change typiquement, si on ne publie pas le test en même temps que les autres on a moins de liens, Google s’en rend compte et là ça peut avoir une influence sur les clics."
Ce que je comprends, c’est que ce n’est, en fin de compte, qu’une affaire de clic...
"on est là pour donner un conseil au lecteur et lui dire dans toute la marée des jeux qui sortent [...] On est là pour les aider à s’y retrouver. Forcément les gros titres, les jeux qui sont attendus par énormément de monde on aura tendance à plus en parler, parce qu’il y a plus d’actu autour."
Le rôle du journaliste serait principalement de parler des jeux vidéo dont on attend qu’il en parle, et pas d’aller chercher ce qui est susceptible d’être plus intéressant. Je caricature volontairement, mais les déclarations de Gaël Fouquet foutent un peu le bourdon...
Mais, ce que j’ai l’impression de voir dans ces légères contradictions qui craquellent son propos, c’est un brin d’amertume et de résignation contre un système pas volontairement malfaisant mais pernicieux. Et que ces contradictions viennent du besoin de satisfaire un lectorat qui ne réclame que de la rapidité de l’information au détriment de la qualité ("Les lecteurs se souviennent juste du retard")... une vision un peu trop grossière des lecteurs qui ne vivraient que pour l’immédiat et pas le contenu, même si cette idée doit venir du fait que ce sont ceux qui gueulent qu’on entend et pas la "masse silencieuse".
Interview intéressante, mais pas optimiste quant au devenir de la presse du jeu vidéo.
Sora # Le 15 novembre 2012 à 17:34
Interview très intéressante. Je pense également que Greg est au dessus de tout soupçon.
Je suis pressé de voir l’interview de Rahan, et j’espère sincèrement que vous lui toucherez deux mots sur Julicen C et sa boite de pub qui bosse pour des acteurs majeur du jeux vidéo. Entre ça et ses pathétiques ménestrels y’a de la matière.
BlackLabel # Le 15 novembre 2012 à 17:36
Bonne initiative que cette interview. J’ai hâte de lire les suivantes (il y en aura, hein ?).
Moi ce mec me fait l’effet d’avoir fait des choix, que ça plaise ou non, que ça râle ou non. Il ne veut pas vous ouvrir sa cuisine ? C’est tout à fait son droit, même si évidemment on aimerait en savoir plus.
Après malheureusement, malgré une notation (un peu) plus sévère qu’ailleurs, Gamekult ne sort pas des critères clichés du milieu quand il s’agit d’évaluer un jeu.
Simon JB # Le 15 novembre 2012 à 17:57
Je ne comprend pas bien cette réticence à "ouvrir les cuisines" au lecteur.
Il ne s’agit pas de faire des tonnes de news sur le fonctionnement interne de la rédaction, ni de publier le CV complet de chaque pigiste en dessous de chaque texte.
Mais si il y a des règles de déontologie appliquées implicitement en interne (ce que je crois sur parole), alors il n’y a pas de honte à les publier. Quelque part, dans un coin du site. Ça ne coutera rien en clic, les visiteurs habituels n’iront pas le voir, par contre ça clarifie ce qui est acceptable ou non et prévient les doutes.
Le fait de ne pas vouloir le faire laisse à penser qu’ils veulent garder une marge de manœuvre pour "s’arranger" avec ces règles exceptionnellement (je ne jette pas la pierre, dans toute rédaction aussi honnête soit-elle il arrive qu’on prenne des raccourcis).
Là où Gaël "Poischich" Fouquet a raison, par contre, c’est sur le positionnement du site. Oui, il font les news que tout le monde attend et oui il parle surtout des gros jeux. Mais c’est leur rôle : c’est un gros site du jeu-vidéo français, ils se doivent d’avoir une vision périphérique du marché. On ne peut pas demander à tous les sites de JV d’avoir le positionnement d’un RPS ou d’un merlanfrit, et le besoin purement "consommateur" qu’il décrit (j’ai 200€ à dépenser en JV par an, qu’est ce que j’achète) correspond à une vraie réalité.
Ce qui ne les empêche pas de faire, dans leur genre, des tests et reportage de qualité.
Je m’adresse surtout à Leto là : moi aussi j’aimerais que la presse de jeu-vidéo arrive à maturité mais c’est un peu dur de taper sur GK à ce sujet. Regarde le ciné : les cahiers du cinéma, so film, ce sont des ventes de niche ; le gros des ventes, c’est Première et Studio et co.
BigBossFF # Le 15 novembre 2012 à 18:09
La question n’est pas de savoir si Greg est intègre, ou ne l’est pas. D’ailleurs, personne ne lui reproche de ne pas l’avoir été.
La problématique est la suivante : dans la mesure ou l’immense majorité des lecteurs d’un site ne savent pas qui se cache sous tel ou tel pseudo d’un rédacteur, quels sont, objectivement, les garanties d’indépendance éditoriale qu’un site se doit de proposer à ses lecteurs ?
Personne n’accuse qui que ce soit de corruption. On parle simplement de conflits d’intérêts. Or, c’est là ou se trouve le noeud de la problématique : lorsque l’on accuse un site ou un rédacteur d’être dans une situation de conflit d’intérêts, il rétorque immanquablement qu’il n’est pas corrompu.
Autrement dit, il ne répond pas à la question qu’on lui pose.
Et ici, Poischich ne répond pas vraiment aux questions qu’on lui pose.
A savoir, par exemple, qu’on s’en fout que Boone, soit corrompu, ou pas. Je pense même qu’il ne l’est pas. Mais même sans la corruption, le conflit d’intérêt demeure. Quad on ne connait pas Boone (ou Greg, ou Poischich, ou la Castafiore, peu importe...), quels sont les garanties pour le lecteurs, en termes d’indépendance éditoriale d’un média ?
Boone accepte des cadeaux des éditeurs qu’il est censé critiquer. Greg est rémunéré par certains éditeurs, et il est ensuite chargé de critiquer les jeux de ces mêmes éditeurs.
Le lecteur n’a donc aucune garantie en termes d’indépendance éditoriale. Que cette indépendance soit ensuite effective, simplement revendiquée, ou même complètement bafouée, est une toute autre problématique, qui n’a rien à voir avec celle des Doritos.
Résumons : conflit d’intérêt ≠ corruption. Les "journalistes" le savent très bien, mais font semblant de ne pas comprendre ceci, afin de prêter à leurs détracteurs des accusations infamantes... qui ne sont pourtant pas les leurs.
Une ligne de défense pleine de mauvaise foi. C’est celle de Poischich. Et de beaucoup d’autres dans le milieu du journalisme JV.
Merci à l’équipe de Merlanfrit/Martin Lefebvre, d’avoir relayé mon article ici. Et longue vie à ce site, qui à le mérite de faire avancer le débat, tout en relayant une vision mature du jeu vidéo. :)
Bernardo # Le 15 novembre 2012 à 18:11
Je trouve que les relations journalistes/rp, si ce sont des couples, c’est encore pire en terme de suspicion que les simples cadeaux.
Si on croit que faire un tour du circuit du Castellet met en de bonne disposition pour 2 ans plus tard donner une bonne note a Forza 4 c’est sous-estimer largement la puissance de faveurs sexuelles au sein d’un couple.
L’argument "vie privée" est valable car on ne veut pas d’enquête pour savoir qui couche avec qui, mais à partir du moment où des couples (mariés ou pas) s’affichent publiquement on est en droit de s’interroger.
Cliquez # Le 15 novembre 2012 à 18:23
Message modo : les insultes c’est non. Le but c’est de débattre des questions d’éthique pas de règler ses comptes.
MonsieurMit # Le 15 novembre 2012 à 18:34
@Simon JB : ton parallèle avec la presse ciné me fait penser que, de mémoire, Prémière, Studio and co soit les journaux ciné "mainstream" ne publient pas trois mois avant la sortie du dvd collector de The Avengers 12 une news concernant le contenu du coffret collector, avec la belle photo des goodies en plastique,le prix et la date de dispo en magasin...
Or tous les "gros" sites de JV font allègrement leur tartines de news quotidienne sur ce genre d’annonces produits.... Sérieusement, si ces news ont évidemment leur place sur les blog d’éditeurs et les bandeaux des sites marchands qui les vendront, en ont-elles vraiment une sur un site d’actu et de critique de jeux stricto-sensu ?
En l’état, je suppose que l’on doit surtout ce genre de brèves plus au besoin de créer régulièrement du contenu pour le SEO (l’optimisation du référencement sur les moteurs de recherches, un autre obstacle à l’intégrité éditoriale à ne pas négliger) plutôt qu’à une supposée connivence avec les éditeurs... Même s’ils doivent bien se frotter les mains de voir ce publireportage produit se publier gratuitement spontanément....
Ok, c’est un détail, mais c’est pour ma part l’une des plus mauvaises habitudes éditoriale de la presse JV actuellement, qui la discrédite et me la fait paraître comme globalement plus immature que la moyenne faute d’un manque certains de discernement.
Leto # Le 15 novembre 2012 à 18:35
"Je m’adresse surtout à Leto là : moi aussi j’aimerais que la presse de jeu-vidéo arrive à maturité mais c’est un peu dur de taper sur GK à ce sujet. Regarde le ciné : les cahiers du cinéma, so film, ce sont des ventes de niche ; le gros des ventes, c’est Première et Studio et co."
Je ne jette pas la pierre sur Gamekult parce que le site se concentre sur les jeux mainstream : d’un point de vue rédactionnel, technique et humain (ils ont pas des ressources illimitées pour parler de tout, oui), cela se comprend tout à fait qu’ils ne mettent pas en une toutes les news sur des jeux indépendants (encore que le "label Boulapoire" vient régulièrement apporter de la fraicheur et des bisoux).
En revanche, je suis dubitatif lorsque je lis Gaël Fouquet qui explique que les news sur le nombre de personnages dans GTA V lui paraissent inintéressantes (en tout cas, elles n’ont aucune valeur ajoutée du journaliste, c’est vrai) mais qu’il le fait parce que c’est ce que les lecteurs attendent ; ou qu’un test qui arrive deux jours après ceux des autres sites portent atteinte à Gamekult. Ce qui compte, c’est plus générer du clic et des news inintéressantes que du contenu de qualité (ce qu’il y a sur Gamekult, je ne remets pas en doute le travail de qualité qu’ils font), pas forcément immédiat mais beaucoup plus intéressant.
C’est sans doute ma nature naïve, mais voir sur Internet (espace où peu se développer un contenu sans contrainte de place et perdurant dans le temps - donc pas soumis à des délais journaliers, hebdomadaires, etc.) des sites de jeux vidéo/cinéma/économie/tant d’autres où l’intérêt du lecteur ne peut être capté que par la dernière news clonées sur tous les sites du genre et par la critique qui n’est légitime que si elle est la première (quand on voit que ce que les gens retiennent du test Halo de Gamekult, c’est qu’il a eu quelques jours de retard...), ça me rend triste. Par contre, effectivement, j’ai été un peu trop vite en placardant ces tares sur la presse du jeux vidéo.
De toute façon, j’aime bien lire Gamekult, c’est vraiment l’un des rares sites de jeux vidéo qui arrive à m’intéresser pour son travail sérieux d’analyse, de critique avec un soupçon d’impertinence (la touche Choca !). Mais quand je lis que le fonds de commerce du site se situe dans sa capacité à sortir vite un test ou une news (deux choses sur lesquels je suis insensible en fait), un léger bad m’envahit.
kevetoile # Le 15 novembre 2012 à 18:42
Je pense que la politique de Gamekult au sujet des tests de jeu est connue de la plupart des visiteurs réguliers du site, ils en ont déjà parlé dans leur émission, sans forcément s’attarder dessus pendant des plombes ou publier un papier dessus et l’afficher en première page quand la presse buzz sur le sujet des chartes et de notes un peu trop bonnes obtenues par certains jeux.
Quand une news annonce qu’un test aura du retard chez GK alors qu’il est testé plus tôt chez d’autres, il faut pas avoir fait l’ENA pour se dire qu’il y a du copinage entre l’éditeur et "les autres". Si un jeu est vraiment bon, il aura une bonne note partout, même si le test GK a du retard, si le jeu est bon, y’aura bonne note.
A l’inverse, s’il y a de gros écarts entre les notes données par les différentes rédactions, le lecteur averti sera en droit de se poser des questions. Le papa qui cherche à acheter un cadeau pour son fiston se fera avoir (et c’est ce que cherche l’éditeur), mais le gamer qui prend le temps de se renseigner trouvera midi à sa porte et pourra séparer le vrai du faux.
En plus, y’a pas que la note qui compte (même si c’est très important aux yeux de l’éditeur), y’a le test aussi. Les propos tenus ne sont parfois pas en accord avec la note.
D’une manière générale, une bonne note ne veut pas forcément dire qu’on doit acheter le jeu. Juste que le testeur X a apprécié, mais en l’occurrence si le testeur X s’est occupé du test c’est parce qu’il apprécie ce genre de jeu, qu’il connait les concurrents directs et que la note attribuée est le fruit de son expérience et de sa connaissance du milieu autant que de la qualité du jeu.
Pour revenir au sujet, je ne vois pas pourquoi GameKult plierait sous la pression médiatique, sous prétexte que d’autres sites se sont sentis obligés de publier leur charte. Un code d’honneur n’a pas besoin d’être affiché pour exister. C’est un guide de vie, une ligne de conduite qu’on s’impose parce qu’on le souhaite pas parce qu’on le doit.
Que les journalistes décident ou non d’accepter les cadeaux des éditeurs ne change rien de mon point de vue de consommateur. L’internet se chargera dans tous les cas de pointer du doigts les trop gros abus, ce n’est pas nécessaire que je m’y attarde et je n’attends pas de GK ou des autres sites qu’ils m’informent sur la presse vidéoludique. Je vais les voir parce que je cherche des infos sur les jeux, pas sur la vie des journalistes qui écrivent des tests.
Même si c’est un débat intéressant pour certains, le type lambda s’en cogne du linge sale des journalistes. Il cherche à savoir si tout le monde est d’accord pour dire que tel jeu est une tuerie ou s’il peut garder ses sous pour plus tard.
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 18:54
@Bernardo : tu n’es pas muet toi en principe ?
Tu es un bon gros sexiste en tout cas si tu crois que les femmes ont des relations sexuelles pour faire une "faveur" à leur homme. Allez, ouste.
icare-mag # Le 15 novembre 2012 à 19:17
C’est quoi cette moraline à deux francs Martin ? Tu t’interdis de parler des sujets qui fâchent ?
D’un point de vue purement déontologique, l’argument de la vie privée ne tient pas dès lors que des aspects précis de cette vie interfèrent directement avec la sphère professionnelle (et publique). S’il y a bien une chose que l’affaire DSk a démontré clairement, c’est ça.
Bref, dans le cas d’une relation avec une attaché de presse, la vie privée ne peut pas être utilisée pour interdire ou discréditer le débat. C’est un point, légitime, qui mérite d’être soulevé ; en dépit de tes considérations sur la vie privée (as-tu déjà pensé à regarder quelle est le jurisprudence en la matière et les limites qui s’imposent aux journalistes ?). Zorro et Bernardo avaient raison.
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 19:25
Dites je vais repréciser un truc : je sais bien que la critique des médias ce n’est pas un truc habituel pour tout le monde, mais le modèle c’est plutôt Acrimed que Voici, hein. Si vous voulez aller fouiller les poubelles, je ne peux pas vous en empêcher, mais allez le faire ailleurs.
La comparaison avec l’affaire DSK est tout simplement lamentable.
icare-mag # Le 15 novembre 2012 à 19:46
L’affaire DSK n’est pas citée à titre comparatif mais à titre explicatif. Elle a montré de manière flagrante que le tabou de la vie privée avait conduit les journalistes à ne pas faire leur travail. Car on voit bien pour toi qu’il s’agit d’un tabou ; "pas touche"
Or figure-toi qu’il existe une jurisprudence sur la vie privée, qu’elle n’est pas un bloc, qu’il y a des nuances et qu’on ne tombe pas dans voici dès lors qu’elle est évoquée ; La famille, élément central s’il en faut, propose une myriade de conflit d’intérêt, dans tous les secteurs. La presse jv n’y échappe pas. D’ailleurs, pourquoi y échapperait-elle ?.
Joe # Le 15 novembre 2012 à 19:56
J’aime beaucoup Gamekult mais le fait qu’ils tolèrent, voire encouragent, des topics tels que l’OMGB où des crétins se prennent pour les chevaliers blanc du JV ça me dépasse.
Ce topic est bourré d’insultes et de diffamation. Je me dit que ça doit les arranger qu’on se concentre sur les dérives de Gameblog, comme ça on ignore celles de Gamekult..
Raggal revient !
BigBossFF # Le 15 novembre 2012 à 20:19
@ Joe :
L’OMGB, c’est un outil officieux de Gamekult, qui permet au site d’injurier ses concurrents par l’intermédiaire des membres de ses forums. Ni plus, ni moins. Et la plupart des membres de l’OMGB n’ont même pas consciences d’être ainsi manipulés.
Toujours est-il que ça me fait bien marrer de voir Gamekult se draper des oripeaux de sa tant revendiquée éthique, alors qu’un topic comme l’OMGB est permis dans ses forums.
boulapomme # Le 15 novembre 2012 à 20:38
Leto,
Pour un site professionnel avec des rédacteurs rémunérés et un objectif de rentabilité, générer du clic compte autant que produire du contenu de qualité. Tu peux produire les meilleurs articles du monde, si tu n’es pas bien référencé et/ou que tu n’as pas de quoi payer ton rédacteur (avec une fortune personnelle ou des revenus divers), ça ne tient pas longtemps. C’est triste mais c’est comme ça :) Si le journalisme de fond intéressait autant les gens, crois-moi qu’il y en aurait plus souvent sur GK comme ailleurs.
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 20:44
@Boulap’ : j’entends bien, mais Poischich laisse parfois l’impression d’être un peu pessimiste par rapport à ses lecteurs. C’est peut-être l’expérience qui parle, mais quelque fois j’ai l’impression que les journalistes ont tendance à se dire qu’ils ne peuvent pas faire évoluer leur public...
Je sais bien qu’un de tes rôles est justement de proposer une vision un peu différente du JV, et j’ai reconnu dans l’interview que GK s’améliorait sur le côté enquête. Après je continue à trouver le site un peu trop classique, notamment par rapport aux anglo-saxons, où beaucoup de sites très grand public font des "features", des papiers d’opinion qu’on ne lit pas suffisamment chez les pros en France...
BigBossFF # Le 15 novembre 2012 à 20:46
@ boulapomme :
Ce qui est drôle, c’est que les rédacteurs de Gamekult sont les premiers à critiquer le coté "clique salope" de Gameblog (notamment). Et là, toi, tu viens nous dire que finalement, la course au clic, c’est une nécessité ?
Merci pour ta réaction, honnête. Vraiment. Sincèrement. Car je suis d’accord. Il faut bien vivre, et le clic y aide beaucoup.
Mais maintenant, il faut vraiment que vous arrêtiez de tirer sur Gameblog, alors que vous faites la même chose (de façon un peu plus soft, il est vrai).
Fab # Le 15 novembre 2012 à 20:52
Cette interview un peu fadasse (et langue de bois, désolé) aura eu le mérite de faire sortir de vrais sujets et problématiques dans les commentaires :)
Et pourquoi on interview jamais des gens de Mer7/Yellow Media ?
# Le 15 novembre 2012 à 21:05
Sur les différentes affaires soulignées par l’ITW - et si je comprends bien les réactions des uns et des autres -, l’idéal serait de ne confier les tests qu’à des gens qui n’ont pas de rapports avec l’objet culturel traité ? Si ça peut éviter les polémiques toutes pourries et autres suspicions paranoïaques, je signe tout de suite ! Et tant qu’à faire, interdire un rédacteur fanboy ou qui a un coup de cœur de s’exprimer. Trop louche. Vive les aigris qui écrivent depuis un abri antiatomique !
Plus (ou moins) sérieusement, dans le milieu du "journalisme" JV (pro ou amateur), des cadeaux des éditeurs, on en reçoit sous toutes les formes. C’est le prolongement normal d’une campagne de communication qui vise à cadrer l’information (autour d’un document promotionnel), séduire et capter l’attention. Cela a toujours fonctionné de cette façon. Pas de quoi crier au scandale. Sans compter les exemplaires presse qui font faire de petites économies aux petits sites amateurs, les goodies pendant les events, le prêt de matos (consoles, et autres), picoler et bouffer à l’œil (certains éditeurs savent recevoir), et/ou les voyages payés par les éditeurs pour se rendre à l’autre bout du monde, etc : ceux qui repartent d’une conférence avec un pin’s et un t-shirt (souvent trop petit après un premier lavage) sont-ils forcément des individus louches ? Les profiteurs existent. De mes yeux, j’en ai vu de biens détestables pendant des events presse qui n’avaient pas peur de faire de vilains caprices pour avoir le dernier accessoire à la mode ou la version collector tirée à 1000 exemplaires oO. Le fait devient tout de même nauséabond lorsque ça débouche sur de l’article sponsorisé (on voit surtout ça sur les blogs de mode). Encore plus lorsque la procédure n’est pas clairement indiquée. Mais sinon, je suis pas certain que le principe du donnant-donnant soit une majorité.
Puis lorsqu’on bosse dans ce milieu en tant qu’observateur, on ne peut pas alimenter un site sans créer de relations avec les principaux acteurs du marché. Là, je ne parle pas des sites comme Merlanfrit - qui ont une approche différente, plus libre, analytique - mais de ceux qui ont une ligne éditoriale qui doit coller au plus près de l’actualité, avec l’exigence de produire un test avant la sortie. Il faut sortir de l’ombre, se débrouiller pour avoir de la matière à tester sans se ruiner, se constituer un réseau. Des liens se nouent forcément à la longue. Ce n’est pas difficile d’imaginer qu’un membre d’une rédaction tombe amoureux d’une attachée de presse, par exemple. Dixit Captain Obvious : c’est tout à fait naturel même, ça arrive dans n’importe quel corps de métier ! Mais cela n’empêche pas les gens de faire leur boulot de manière honnête, de part et d’autre. On pointe souvent du doigt l’affaire Sony qui boycotte GK parce que ses testeurs n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Cette histoire revient tout le temps sur le tapis, comme un trophée pour prouver la "crédibilité" d’un site (mouais). Ça met surtout en lumière le fait que certains éditeurs ont du mal à digérer le donnant-perdant. Mais ce n’est pas une vérité ultime. D’autres jouent tout de même le jeu, ont une politique plus respectueuse vis-à-vis des sites / blogs qui ne sont pas toujours tendres avec leurs produits. Et ce, pas uniquement parce qu’il y a du multi-clics et de la grosse fréquentation bonne à prendre derrière.
Guy Vault # Le 15 novembre 2012 à 21:06
Oublié de rentrer mon pseudo sur le mess ci-dessus, dsl :(
ghallium # Le 15 novembre 2012 à 21:36
Un article très intéressant, sur un sujet intéressant.
BigBossFF : C’est sidérant ce traumatisme que Gamekult t’a infligé. T’en tiens une sacrée couche pour raconter de pareilles âneries.
BigBossFF # Le 15 novembre 2012 à 22:01
@ ghallium :
N’importe qui peut lire l’OMGB. Et y constater ce que j’affirme ici. Des injures et des propos diffamants envers une bonne moitié de la presse JV. Des ignominies sur Julien Chièze tous les trois posts. Et des modérateurs qui passent, qui postent, et modèrent pas ces ignominies.
"Aneries" ? Si tu veux. Je vois que tout comme ceux qui postent sur l’OMGB, tu es incapable de faire preuve de politesse et de respect envers tes interlocuteurs.
Un exemple ? Voici comment on parle du site merlanfrit sur l’OMGB :
http://www.gamekult.com/forum/topic...
Le terme de "gogols" est utilisé pour qualifier les rédacteurs qui officient sur merlanfrit.
Maintenant, tu peux continuer à affirmer que je raconte des âneries. Fais donc. :)
OMGB # Le 15 novembre 2012 à 22:16
Où est passé la question : "Être en couple avec une RP, cela ne vous pose pas de problème d’éthique ?"
Bernardo # Le 15 novembre 2012 à 22:30
@Martin : muet ne veut pas dire que je ne sais pas utiliser un clavier :)
Plus sérieusement, me traiter de sexiste sur ce point est assez drôle mais je ne m’étalerais pas là-dessus.. Je te trouve toutefois bien naïf. Imagine, tu es une fille, tu viens de voir ton boulot (ou celui de tes équipes) se faire défoncer par ton mari via une review assassine. Une fois rentré chez toi arriveras-tu à laisser ça de côté ou alors auras-tu la migraine ?
Combien de rédacteurs ont adoucit une note pour éviter quelques soucis de couple ?
Mais vu les réactions j’ai l’impression que la question gêne tellement qu’on la balaye via un simple "c’est sexiste", "c’est lamentable", "ca releve de la vie privee"...
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 22:49
Le spam c’est ailleurs, je nettoie.
Pour la question de la paix des ménages (dans le contexte ça va bien cette expression), elle peut se poser, mais pourquoi ce serait sexuel ? Pourquoi ce serait toujours la femme qui ferait des "faveurs" ? A mon avis, sans vouloir détourner la conversation, c’est une question un peu plus intéressante que de savoir avec qui vit / couche / tout ce que vous voulez un journaliste.
Bernardo # Le 15 novembre 2012 à 23:18
@Martin : oui, "paix des ménages" est plus approprié... la connotation sexuelle était plus pour l’homme : mauvaise review = je peux me la coller derrière l’oreille ce soir ;)
Sinon la comparaison avec DSK n’était pas forcément la meilleure mais en politique, durant la période des campagnes, un présentateur ou une journaliste en couple avec un candidat se retire de l’antenne... en extrapolant, un juge se récuse quand il connait une des parties... Ils ont beau être les plus honnêtes au monde, cela ne choque personne que cela se fasse et on ne cri pas à l’atteinte à la privée...
icare-mag # Le 15 novembre 2012 à 23:19
« Pour la question de la paix des ménages (dans le contexte ça va bien cette expression), elle peut se poser, mais pourquoi ce serait sexuel ? Pourquoi ce serait toujours la femme qui ferait des "faveurs" ? A mon avis, sans vouloir détourner la conversation, c’est une question un peu plus intéressante que de savoir avec qui vit / couche / tout ce que vous voulez un journaliste. »
Parce que le sujet, c’est la presse spé et le conflit d’intérêt ? C’est marrant de voir à quel point tu essayes de noyer le poisson. Visiblement, ça te gène ; Je vais donc reformuler le propos de Bernardo :
Est-ce que vivre avec un (ou une) rp peut influencer ton travail de journaliste ? Est-ce que tu peux profiter de la position de ton conjoint pour obtenir des exclusivités, des inédits, des informations ? Y’a-t-il des risques de collusion ? De conflit d’intérêt ? De composition voire de compromission ?
Voilà, faut pas être Einstein pour répondre. Donc oui, la question est parfaitement légitime. D’autant plus que la défense de la vie privée ne tient pas dès lors que celle-ci interfère avec la vie professionnelle et publique. Après, chacun répond comme il veut.
Enfin, tu peux être sûr que certains profitent de la situation quand d’autres cloisonnent parfaitement. Mais refuser le débat ou prétexter qu’il y aurait des sujets plus importants, c’est se cacher derrière son petit doigt.
Martin Lefebvre # Le 15 novembre 2012 à 23:31
Ce qui me fait marrer c’est qu’il y en a pas un pour donner un nom d’éditeur.
Plus sérieusement, je répète que je ne connaissais pas cette information avant l’entretien, même si je suis à peu près certain que si ça avait été le cas je n’en aurais pas forcément parlé... ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse pas se poser de question, évidemment.
Encore une fois ce n’est pas une question de personnes, on ne peut pas demander à des gens qui tombent amoureux de changer de boulot (ça peut marcher chez les super stars du gouvernement / de la presse, mais même là c’est compliqué)... C’est plus une question de méthode : comment se garantir des compromissions, etc. C’est un peu pour ça que j’ai "ressorti" des possibles conflits d’intérêt chez des journalistes de GK, pour voir comment en pratique le rédac chef traitait cela... Je ne sais pas si lui appliquer à lui même ce traitement aurait changé grand chose aux réponses pour être honnête.
icare-mag # Le 15 novembre 2012 à 23:44
Moi ça me va tant qu’on ne t’explique pas qu’en évoquant le sujet, tu fais du voici ou tu fouilles les poubelles.
Quant à la question du conflit d’intérêt, ça vient au second plan (sans être mineur). Ce qui me gène plus, c’est le formatage. 95% des tests donnent des appréciations et des notes similaires. La pluralité est donc fictive.
Fin bon, j’en ai déjà parlé sur le blog gk donc je ne vais pas revenir dessus. Je voulais simplement réagir sur le droit à la vie privée.
Poisson_pané # Le 15 novembre 2012 à 23:57
In the Poishich we trust 8)
Martin Lefebvre # Le 16 novembre 2012 à 00:07
@Icare : disons que c’est peut-être une réaction un peu vive de ma part face à des commentaires que j’ai sans doute interprétés rapidement... Je sais pas, je reste persuadé que c’est de l’ordre de l’anecdotique, même si certaines anecdotes aident à comprendre le système.
Je te rejoins sur la pluralité fictive des notes, ou plutôt des goûts en général, mais j’ai l’impression que j’ai eu ma réponse sur le sujet : les notes, les sujets, les news incessantes, c’est ce qu’il faut pour satisfaire les lecteurs, alors autant le faire avec professionalisme... enfin c’est ce que je retiens de la position de Poischich, que je trouve un peu fataliste sur le coup... même si je peux comprendre que chat échaudé craint l’eau froide.
Dans un autre contexte qu’un entretien il serait sans doute intéressant de revenir sur la question de cette unanimité des avis de la presse spé.
Bavaria # Le 16 novembre 2012 à 00:25
BigBossFF, l’éternel recalé des rédactions qui vient jusqu’ici s’étaler. A savoir, puisqu’on parle d’éthique, que j’ai démonté point par point l’un de ses derniers articles attaquant l’intégrité de Gamekult, et que depuis il a carrément enlevé la possibilité de poster des commentaires sur son blog. Avec screen de ses insultes à l’appui quand je soulignais ses grossières erreurs (dont un magnifique commentaire : "Mais ferme ta gueule merde !").
Pauvre BigBossFF, tu devrais laisser les grand débattre d’un sujet aussi délicat.
Pour en revenir sur l’interview en question, plutôt bonne car Poischich est un un bon client quand il le veut, il y a un point qui me chagrine fortement.
"Je ne comprends pas trop. Enfin je vois pourquoi ça interpelle les gens, mais j’ai envie de dire les limites qu’on se fixe sont rapport au boulot qu’on est censé fournir, sont des limites qu’on se fixe en interne. Et si je comprends que ça intéresse je ne comprends pas pourquoi il faudrait les fixer en accord avec les lecteurs."
La dernière phrase a failli me faire bondir. L’accord avec les lecteurs, évidemment non. Seulement, il faut que le lecteur sache la nature de ce qu’il lit. Nous vivons une époque où on nous bombarde d’avertissements, et certains métiers en sont pour leur frais. Le client DOIT savoir dans quelle condition a été effectué un test. Ce n’est pas que c’est intéressant, c’est histoire de ne pas mépriser son lectorat.
La presse JV vit des moments très difficiles, et Poischich ne s’en rend pas trop compte. Non, le doritosgate ne sera pas oublié dans deux mois. Enfin si, l’affaire en elle-même. Mais le sentiment qu’elle a laissé est fort, ça se sent dans les forums de tout les sites spécialisés JV. De même, Il est dommage que Poiscich ne s’en rende pas compte, et ceci explique l’incompréhensible vanne des doritos des site JV français qui, non seulement n’a pas fait rire, mais a surtout mis de l’huile sur le feu.
Le lecteur d’un test, l’auditeur d’un podcast, qui est un possible futur client, doit faire avec les vendeurs de tapis comme Julien Chièze (dont on connaît les activité en dehors de Gameblog), avec une Carole Quintaine salariée d’Activision qui place Call of Dutty dès qu’elle le peut (et insulte sur Twitter dès qu’on le lui fait remarquer, elle aurait mieuxfait de le sortir, son album R’N’B), avec un Rahan très ami avec des RP Microsoft, avec Chevron, avec JV.fr qui assure l’animation de la soirée Call of Dutty etc.
Et le pire dans tout ça, encore une fois, c’est la condition du client. Un testeur ne se rend peut-être pas compte qu’il influence. Un éditeur, si. Alors, quand on retrouve une phase enjouée d’un test bidon sorti par un ex RP sur le boîtier du jeu, que doit-on penser ? Je trouve cette situation scandaleuse, révoltante. Et qu’on arrête avec ce fameux, magnifique, et colporté par un ménestrel du nom de Julien Chièze : ce n’est que du jeu-vidéo. Ouais mec, ben allons voir les éditeurs pour vir s’il ne s’agit "que" de jeu-vidéo.
Hypocrisie (coucou, je travaille dans l’animation pour les éditeurs et je créé un sigle pourri pour dire que le jeu-vidéo ne doit être vu que par la bonne expérience), la connivence entre les voix du JV et les éditeurs (coucou quintaine, je n’ai peut-être pas de vie mais quand on est "partie pour jouer toute la nuit à Call of Dutty" on est quoi à part une low ?), les journalistes déconnectés des réalités (Poischich, encore une fois ce ne sera pas oublié et ça va même empirer) etc. Le client est vraiment dans la merde.
Khaled # Le 16 novembre 2012 à 00:31
big boss a dit :
"L’OMGB, c’est un outil officieux de Gamekult, qui permet au site d’injurier ses concurrents par l’intermédiaire des membres de ses forums. Ni plus, ni moins. Et la plupart des membres de l’OMGB n’ont même pas consciences d’être ainsi manipulés."
Un coup des illuminatis je pense.
Plus sérieusement, c’est juste hallucinant de lire ça.
C’est juste un forum de lecteurs, parfois rigolo, parfois stupide, mais c’est juste une partie de la communauté du site, et ça reflète le politique foromeuse de GK (je dis bien foromeuse), qui est de laisser pas mal de liberté aux lecteur, que ce soit pour critiquer un site lambda... ou GK lui même.
Si encore GK n’acceptait aucune crtitique, ok, mais là non, on en est très loin, et sur les forums, ils en prennent autant pour leur grade que les autres, parfois même plus.
Donc si je peux te donner un conseil amicale : laisse tomber les conspiration xfiliennes.
PS : c’est "boulapomme" qui a écrit plus haut, pas "boulapoire"... mais t’as l’air tellement vénère contre le site que tu n’as même pas fait attention, trop content apparemment de pouvoir leur sauter dessus.
kwyxz # Le 16 novembre 2012 à 01:01
Pas que j’aie envie de me poser en défenseur des sourds-muets opprimés, mais le propos de Bernardo était le suivant :
À aucun moment il n’insinue que le journaliste est obligatoirement un homme et le RP prodiguant ses éventuelles « faveurs » une femme. Sauf erreur de ma part, les deux sexes sont représentés (peut-être pas équitablement, mais c’est un autre débat) dans chacune de ces deux professions.
J’ai fini, vous pouvez continuer.
Martin Lefebvre # Le 16 novembre 2012 à 06:49
@Kwyxz : t’as été jésuite dans une vie antérieure ? Avocat pénaliste ? ;) Techniquement tu marques un point cela dit.
Sinon pour nos autres charmants intervenants : s’il vous plaît, les rancoeurs personnelles contre tel ou tel, les bisbilles internes du forum de GK, le spam, allez faire ça ailleurs. :)
Leto # Le 16 novembre 2012 à 08:19
Yoh boulapomme, merci de ton intervention
Je comprends tout à fait que pour se construire économiquement, Gamekult a eu la nécessité de faire ce travail rédactionnel de relai des news et de rapidité de publication des posts (à tout point de vue, c’est la solution la plus viable) ; mais depuis ? ça fait des années que Gamekult est dans le top 3 des sites de jeux vidéo français les plus importants (en terme de contenu ? en terme de clics ? je ne sais pas par contre), avec une crédibilité précieuse dans le secteur.
Et le site a commencé une évolution très intéressante et louable via des articles de fonds, en rapport avec l’actualité, mais qui essayent d’aller plus loin (via des dossiers, les débats de l’émission ou des interviews un poil plus pertinents sur le medium que "vous allez la sortir à combien la console ?" "Est-ce qu’on aura le droit à des manettes roses fluos dans le pack premium ?"). Et c’est très bien ! On entre peu à peu dans un medium mature qu’on peut analyser, critiquer et comprendre avec recul et intelligence. Bref, un traitement du jeu vidéo à sa juste valeur par des gens compétents dans le domaine, tout en gardant l’aspect mainstream essentiel pour l’un des plus gros sites sur ledit domaine. C’est ce qui fait la force de Gamekult à mon sens.
Donc voir qu’aujourd’hui encore, pour Gaël Fouquet, l’essentiel de Gamekult doit être dans les news duplicables et les tests sortis pour la date de mise sur le marché du produit, mouis, j’ai du mal à comprendre. Il y a quelques années, oui ; aujourd’hui, Gamekult a les outils en main, la réputation et (à mon avis de profane) l’audience pour se transformer en site réellement mature.
Martin Lefebvre # Le 16 novembre 2012 à 08:51
Si vous voulez suivre comment ça se fabrique une news :
Un tweet du RP Microsoft : https://twitter.com/smashingpenguin... à 18h51
Une brève sur GK à 18h54 : http://www.gamekult.com/actu/le-xbo...
Un tweet de GK : https://twitter.com/Gamekult/status...
Pour le coup la valeur journalistique ajoutée me paraît fort minime : je comprends pourquoi les sites le font (la brève a tout de même 91 commentaires), ça ne coûte pas cher et ça "informe" les consommateurs... Mais bon est-ce qu’avec le développement des réseaux sociaux on a besoin de "journalistes" pour faire ça ? Est-ce que c’est du journalisme ?
Kelem # Le 16 novembre 2012 à 09:46
Après je peux paraître vieux jeu, mais moi je vais très peu sur les réseaux sociaux que je trouve trop chronophage. Donc ça peut être utile pour les personnes qui ne sont pas des hyper connectés.
C’est sûr qu’il y a aucune valeur ajoutée mais ça permet d’avoir l’info.
sopalin # Le 16 novembre 2012 à 09:58
Martin : c’est très réducteur d’isoler une news par rapport à une autre. Une rédaction est dans une logique générale de contenu : tu as besoin de news "rapides" pour pouvoir dégager du temps à côté sur des articles qui demandent plus d’élaboration. C’est vieux comme la presse, c’est le principe de la brève. C’est sur une journée ou une semaine que tu peux juger de la plus-value d’une offre éditoriale :)
kwyxz # Le 16 novembre 2012 à 10:19
@Martin : je suis l’avocat des causes perdues !
Sinon pour compléter la réponse de Sopa concernant la news sur les 10 ans du Live, elle ne vient de plus fort probablement pas du tweet : il y a eu un communiqué de presse que toutes les rédactions ont, à priori, dû recevoir. La news de GK a viré tout le baratin auto-congratulatoire pour ne garder que l’essentiel, mais y’a un peu plus de contenu que dans le tweet de SmashingPenguin.
Bibi # Le 16 novembre 2012 à 12:13
Un autre exemple similaire à celui de Boone mais non rattaché à Gamekult :
http://jeuxvideo.premiere.fr/News-J...
Jukhurpa # Le 16 novembre 2012 à 14:09
Moi ce que je retient surtout, c’est qu’on t’explique que mettre 7/10 à un blockbuster c’est lui mettre une "sale note" et que c’est limite si l’éditeur ne te coupe pas les vivres après ça. Et que à coté des "petits" éditeurs se prennent plus facilement des mauvaises notes mais ne viennent pas trop rechigner parce qu’ils n’en ont pas les moyens (de pression ?).
C’est un peu gênant à la longue surtout quand tu te retrouve à prédire la note à l’avance (et que tu tombe juste hélas) selon la taille et la notoriété du studio : un 6/10 pour un jeu sans gros budget sera considéré comme honorable quand pour un AAA, en dessous de 8/10 ça veut presque dire que le jeu est mauvais.
Guy Vault # Le 16 novembre 2012 à 14:12
@ Martin, concernant le "contenu facile" proposé par les sites JV pro, ça me paraît pas si incompréhensible que cela de devoir "faire la pute" (mettre en place un habillage promotionnel, se faire le passeur d’info sans regard critique, lancer des sujets racoleurs et polémiques) pour générer du clics et gonfler son taux de fréquentation. Sans cela, difficile de négocier ses espaces publicitaires, ses partenariats, et par extension, le salaire de ses contributeurs et les charges de son entreprise. Ce n’est certes pas du journalisme d’investigation. Mais en tant qu’amateur (au sens non péjo) c’est un peu facile de critiquer cette nécessité toujours actuelle. Les mecs de GK (entre autres), ça doit pas les passionner des masses de devoir se taper ce genre d’articles lambda à la chaîne (car y apporter de la plus-value, ça coûte du temps qu’on ne leur accorde pas forcément). Ma main à couper qu’ils préfèreraient avoir la liberté d’un Merlanfrit - en tant que site indépendant de passionnés qui n’a de compte à rendre qu’à une ligne éditoriale.
Bon, je donne l’impression de faire l’avocat du diable. En fait, je ne lis plus les sites pros français depuis longtemps à cause de ce côté vitrine, impersonnel et racoleur (le goût du clash, du buzz et autres joyeusetés).
Poisson_pané # Le 16 novembre 2012 à 14:20
Quand vous parlez site "mature", vous pensez à quoi ? Faire le rebelle sur un blog et découvrir le monde avec 20ans de retard ? C’est vraiment à côté de vos pompes.
L’information n’est pas une élucubration, de la dénonce et du matuvu... C’est brut de décoffrage. Et aujourd’hui, l’actu vidéoludique étant bien maigre puisque justement tout y étant marketté (communiqué succinct, planning, screenshots, vidéos), l’actu JV se doit de ne pas tomber dans le piège de ce marketting... Quand un site relaye tous les leaks débiles et rumeurs foireuses ou prend un tweet et le transforme en news, là il devient juste un simple fanboy bloggeur (comme GB quoi). Quand il fait l’effort du tri (comme GK - même s’il n’est pas toujours parfait sur ce point - et même JV.com réussit à ne pas éclabousser son écran à chaque new - oui oui), il reflète la réelle information. Pas du blabla pour se donner de l’importance.
Ah et écrire sur un site JV n’est pas du "journalisme" merci de ne pas confondre ce travail avec les mecs qui ont réellement étudié le métier. Ce n’est pas pour dénigrer les rédac JV mais un métier est un métier. Ecrire sur du JV n’est pas du journalisme au sens premier du terme, n’en déplaise à certains. Et on peut extrapoler en faisant remarquer qu’il ne reste plus grand chose de "journalistique" dans la presse formatée actuelle.
Guy Vault # Le 16 novembre 2012 à 14:31
Tu entends quoi par "sens premier de journalisme", Poisson_pané ?
BlackLabel # Le 16 novembre 2012 à 14:41
Je suis d’accord avec Bavaria. Contrairement à ce que pense Poischich, je crois que la question Doritos va rester, c’est déjà devenue une expression.
Le souci, ce n’est pas tant de découvrir l’envers du décor, on l’a toujours su tellement c’était flagrant chez certains, mais en l’absence de "preuves" ou de communication navrante de ce genre (les Doritos), on pouvait encore cultiver quelques illusions sur la façon dont ça fonctionne. Maintenant c’est fini. Puis y’a de nombreux trucs qui sortent.
Poischich y accorde peu d’importance probablement parce que ça ne le concerne pas lui et son site, qu’il fait son chemin à travers ça en ayant sa conscience pour lui. Mais pour ma part, le foutage de gueule constant et l’hypocrisie puante que je constatais sur d’autres sites sont devenus palpables après ma lecture des ambianceurs et des liens fournis en commentaires.
Je pense que c’est le cas de beaucoup de joueurs.
Poisson_pané # Le 16 novembre 2012 à 14:49
Avant toute chose : s’en tenir aux FAITS. Ensuite, les recouper, les remettre dans leur contexte pour les comprendre et surtout les faire comprendre aux lecteurs. Mais certainement pas de "choper un fait" et l’enrober pour épaissir son papier quitte à l’orienter subjectivement. Ce que fait énormément de rédactions (pas que JV, en général).
L’info, à la base, doit être comprise PAR le lecteur. Mais quand un lecteur a besoin d’un blog, d’un site, d’un article pour juste "ouvrir les yeux" et se laisse guidé par la ligne éditoriale d’une presse, ça pose problème. Un problème plus gros que "ouuuh certains sites ont des notes douteuses, écrivons une charte écrite pour rassurer". Vous prenez un Libé, un Figaro, vous prenez la même info, vous verrez qu’il manque à chacun certains détails des faits et que l’angle d’article est différent. Alors qu’en se tenant juste aux faits, on devrait pouvoir s’y retrouver tout seul, comme un grand.
C’est pareil dans le tout petit milieu JV. Si le public se laisse dorloté par certaines lignes éditoriales, le problème n’est pas forcément que d’un seul côté de la barrière... Et ça, ça ne devrait pas arriver si le travail de "journalisme" au sens propre du terme n’avait pas été sacrifié au fil des ans sur l’autel de la rentabilité, du démarquage, bref du marketting. Et comme l’actu du JV est finalement très maigre, relayer des communiqués, on va pas appeler ça du journalisme... On pourrait croire que certaines rédactions US s’en approchent quand ils essayent de questionner des ex-employés mais finalement, c’est juste pour dire "notre manager est un con, c’est mal géré et on taffe comme des oufs" (ce que tout le monde sait et ce que le consommateur lambda se fout totalement).
Donc pour en revenir à GK, quand il évite de dégueuler chez le voisin en étant hypocrite sur la presse, il est un poil plus franc que d’autres finalement...
(je tiens aussi à m’amuser que le mec de GB qui aurait dû être interviewé a repoussé, comme par hasard... Et peut être si ça se fait (haha la blague), faudrait lui poser d’autres questions que "charte écrite"... et ne pas être étonné si ça se défend en pleurnichant et en accablant le lecteur en esquivant "les propos et activités de Chièze ne concernent que Chièze", ce qu’il fera à 90% de chances)
Leto # Le 16 novembre 2012 à 15:00
1ère ligne de l’article Wikipédia sur le journalisme : "Le journalisme est l’activité qui consiste à collecter, rassembler, vérifier et commenter des faits pour les porter à l’attention du public" (la source vaut ce qu’elle vaut, mais c’est toujours ça)
Balancer une information brute de décoffrage sans commentaire ni travail synthétique n’est donc pas du "journalisme au sens premier du terme", mais de la communication. Qu’elle soit liée à du marketing ou non, la communication n’est pas du journalisme.
Un site mature, c’est un site qui ne prend pas les informations brutes de décoffrage mais synthétise dans ses articles plusieurs données pour les mettre en perspective, permettre de comprendre l’importance ou la relativité de l’information, etc. l’apport d’une plus-value en définitif !
Par exemple, quand l’article de Gamekult "70 millions de PS3 vendues" rappelle les chiffres de vente de la PS2, des autres consoles de cette génération de console et de la rapidité à laquelle ces chiffres ont été atteints, mine de rien il y a un travail journalistique. L’information à la base, c’est juste Sony qui dit "on a vendu 70 millions de PS3", et cette information a été traitée par le journaliste (le nec plus ultra serait de mettre une source, si c’est possible bien entendu).
Quand une annonce est faite pour dire que le trailer de GTA V est sorti et en détailler le contenu, c’est de la communication.
Je comprends tout à fait que la communication d’informations puisse permettre de faire vivre un site comme Gamekult. Et que les journalistes se tiennent informés et les communiquent aux lecteurs, c’est tout à fait légitime. Mais on n’est pas dans le travail de journaliste à proprement parler. Et je dis cela sans prétendre apprendre leur métier aux journalistes du jeu vidéo, mais simplement te faire la distinction entre journalisme et communication.
BigBossFF # Le 16 novembre 2012 à 15:15
Je ne peux qu’encourager certains à consulter la presse JV anglophone. Ou l’on peut voir que l’actu ne représente pas nécessairement la totalité du contenu éditorial proposé au lecteurs. Billets d’opinion (très nombreux outre-manche/atlantique, quasi inexistants en France), reviews effectuées hors du cycle commercial des jeux (donc, prise de recul), interviews bien plus fréquentes qu’en France, nombreux partenariats avec des acteurs de la sphère "non-vidéoludique", "clique salope" assumé (Kotaku... qui propose aussi d’excellents articles de fond), etc...
... il n’y a qu’en France ou l’on pense que l’information doit se limiter à l’actualité.
Et en même temps, je peux comprendre. Même un site comme Gamekult reste un nain économique comparé aux gros sites anglo-saxons. Le sites français n’ont guère les moyens économiques de proposer beaucoup de contenu hors actualité. Gamekult essaie un peu en ce moment mais... ce contenu restera marginal.
Ce qui est dommage, c’est que ces contraintes économiques ont finies par modérer les attentes des lecteurs français, qui ne veulent plus maintenant que de l’actu. Conséquence : la presse JV papier, qui doit absolument proposer du recul et du fond (de la valeur ajoutée), se ramasse complètement en termes de ventes lorsqu’elle essaie de le faire. Et elle crève...
Au delà de l’éthique, c’est la faiblesse économique de la presse JV (papier ou net) qui pose problème. Le manque d’éthique n’en est qu’une des conséquences. La presse JV française n’a plus cette masse critique qui lui permettrait de se dégager de l’emprise des éditeurs de JV.
Poisson_pané # Le 16 novembre 2012 à 15:16
T’es gentil Leto, mais ta définition Wikipédia est exactement ce que j’ai écrit sur le second message... Merci de ne pas retenir que le "brut de décoffrage" (pas opposition à la masturbation chronique de quelques blogs subjectives)
Bref.
"Quand une annonce est faite pour dire que le trailer de GTA V est sorti et en détailler le contenu, c’est de la communication."
>> Ah donc fallait inventer des faits qui n’ont pas de rapport ? Mince, c’est trop moche de suivre les infos des éditeurs, ça fait vendu ! Dissertons !!! C’est ça, un site "mature" ?
C’est rigolo. Le problème aujourd’hui, est que les gens ont petit à petit imposé ce côté "ouais mais j’suis un passionné, les tests doivent être sensibles et exprimer ce qu’on ressent tavu", ce qui a fait le succès d’un lancement comme gameblog, entre autres, ça et la multiplication de petits blogs faussement intellos. Mais le revers de la médaille est qu’en 2012, on remarque seulement que... ah ? Peut être que... ces sites sentent la foutre... ? Et on en oublie le ba-ba de l’info. Donc je repose la question, c’est quoi un site "mature" (et on cause JV là en plus...) ?
Leto # Le 16 novembre 2012 à 15:27
J’étais en train de taper mon message lorsque le tien a été publié, désolé si nos avis se rejoignent dans le fond...
Quant à ta réaction :
« Ah donc fallait inventer des faits qui n’ont pas de rapport ? Mince, c’est trop moche de suivre les infos des éditeurs, ça fait vendu ! Dissertons !!! C’est ça, un site "mature" ? »
J’y répondais déjà dans mon commentaire :
« Je comprends tout à fait que la communication d’informations puisse permettre de faire vivre un site comme Gamekult. Et que les journalistes se tiennent informés et les communiquent aux lecteurs, c’est tout à fait légitime. Mais on n’est pas dans le travail de journaliste à proprement parler. »
Ou si tu veux que je te le redise :
Il y aura des news qui n’auront pas besoin d’un apport supplémentaire du journaliste et qui pourront être laissées en l’état. C’est de la communication, pas du journalisme. Cette communication peut être importante pour un site, mais ne doit pas prendre plus de place que le contenu journalistique (ce qui n’est pas le cas de Gamekult, hein, je le précise).
Leto # Le 16 novembre 2012 à 15:31
Désolé j’avais oublié de répondre à ta question :
« Donc je repose la question, c’est quoi un site "mature" (et on cause JV là en plus...) ? »
Un site qui te fait clairement la distinction entre communication et journalisme (et qui source un peu plus ses informations, aussi, mais ça c’est moi qui pinaille).
KotL # Le 16 novembre 2012 à 15:37
Est-ce qu’il n’y avait pas une époque où les rédactions "avaient le pouvoir" face aux éditeurs ?
C’est à dire que si un jeu est mal noté, les éditeurs doivent faire un jeu meilleur pour se rattraper ?
Ou bien les éditeurs ont toujours été au dessus des rédacs et si la rédaction note mal un jeu c’est elle qui va perdre de l’argent ?
J’avoue ne pas être sûr du tout de la validité de ce que je propose, mais si quelqu’un veut bien m’éclairer, je suis intéressé.
Poisson_pané # Le 16 novembre 2012 à 15:38
@ Leto
On est d’accord. Mais justement, quand ta matière première est faible, on va pas disserter sur du vent... Le journalisme n’est pas d’inventer des faits ou de ressasser la merde. La matière JV en terme d’actualité (car contrairement à ce que balance le BB là haut, l’info est entièrement lié à l’activité en temps réel, soit l’actualité) est mécanique. Et c’est ce que le merlanfrit radote dans son interview à Poisch ("mééé les éditeurs font l’actu alors")... Mais on va pas l’inventer l’info...
Ecrire un vieux billet sur les émotions que procurent le soleil couchant reflétant sur la neige d’AC III, c’est pas de l’info, c’est pas du journalisme, c’est l’opinion d’un étranger purement individuel et subjectif. On s’en fout. Ca peut p’tet faire plaisir à un certain public, un truc "intimiste", mais c’est pas du journalisme, c’est pas de l’info, c’est qued’. Donc venir demander à un site JV de jouer l’hypocrite sur les doritos comme l’a fait Eurogamer, GB, et plein d’autres - ce qui les a aidé à s’acheter une cred’ et à faire du clic ahem ahem c’est à côté de la plaque et n’a rien à voir avec le journalisme.
Si merlanfrit kiffe ça. Il prend sa caméra caché, il profite de ses contacts pour s’incruster dans les soirées -et encore... c’est pas là que tout se passe- et nous relayer des FAITS. Là, ce sera plus crédible que d’écrire des billets quoi... Et l’interview, de Poisch ou n’importe qui d’autre ne changera rien à l’affaire. Qu’est-ce tu veux qu’il dise Poischich ? Il refuse de commenter sur GK, c’est pas pour faire la pupute à dénoncer sur une interview à part... Il a défendu son bifteck en expliquant pourquoi ce doritos c’était complètement à l’ouest, c’tout. Si les gens sont pas capables de remarquer les trucs chellou en lisant les articles et checkant les pages pubs du dit site et en voyant l’attitude de certains rédacteurs en comparant leurs propos, y a un problème...
80% de l’audience d’un site JV est un type qui vient pour checker l’actu... Choisissons les priorités. Et même les 20% restant, ça va pas les empêcher de cliquer sur leurs sites habituels et d’acheter ce qu’ils achètent comme d’habitude, souvent motivés par les larges previews markettés en amont.
powermugen # Le 16 novembre 2012 à 17:15
Bravo Bibi pour le déterrage d’infos datant de 2006 sur Pipomantis, peut être il faudrait juste précisé qu’il y a 6 ans le monsieur était loin d’être "pro" dans le JV hein ?
Je connaissais pas non plus le repaire des trolls de GK, j’ai beaucoup ri !
Sinon chouette interview, au moins on a un point de vu d’un acteur de la presse FR qui était resté assez silencieux jusque là.
Martin Lefebvre # Le 16 novembre 2012 à 18:50
Pipomantis a aussi été stagiaire chez MS quelques mois je crois, et il y a plusieurs années... Y’a peut-être prescription, non ?
C’est compliqué tout de même de parler du journalisme JV... d’un côté ça me paraît vraiment intéressant d’en faire la critique — comme on peut je ne dis pas que ce seul papier est suffisant, et j’invite les autres à prendre le relais — mais d’un autre côté ça se transforme vite en règlements de compte en famille, ce qui est peut-être bon pour le popcorn, mais vite limité... Tout bonnement parce que le milieu est tellement petit que tout le monde ou presque se connaît personnellement... Du coup quelque part je comprends la position de Poischich.
Un truc qui a posteriori me paraît paradoxal c’est qu’en un sens les rédactions se montrent : on voit les journalistes en photo quand ils s’amusent, chez Gameblog la personnalisation est presque une marque de fabrique, le journaliste (ils le sont parce qu’ils ont leur carte, non ?) est ton copain, il est proche de toi, et en même temps il est vachement secret sur plein de choses... Assez difficile à concilier, non ?
Après non Merlanfrit n’est pas un site de journaliste. Enfin c’est compliqué, parce que la critique / l’éditorial peut-être une pratique journalistique au sens large (je veux dire les critiques des Cahiers ou de Télérama ont la carte presse, non ?), mais globalement on ne rapporte pas d’informations (sauf dans un papier comme celui-ci). Cela dit chez les anglo-saxons, la limite est beaucoup plus floue, et franchement je suis plus influencé par la presse UK / US que par les francophones... RPS par exemple, ils font des posts que je trouve très limite news vide, mais l’identité du site ce n’est pas ça.
Evidemment que c’est plus facile en anglais, puisque c’est la langue universelle...
Enfin — désolé pour la longueur — je serai newser, je me demanderai tout de même dans quelle mesure mon taf a de l’avenir... Pourquoi lire les news sur GK ou JV.com plutôt que sur le feed de l’éditeur ? C’est quoi la sélection, la valeur ajoutée ?
David Barbosa # Le 16 novembre 2012 à 19:01
@Martin : entre les gros et les petits, il reste quand même bon nombre d’éditeurs de jeux vidéo malgré la crise. Il reste bien plus simple de consulter un ou deux sites généralistes recensant les infos fraîches plutôt que de multiplier les abonnements aux flux RSS ou courriels d’actualité.
Martin Lefebvre # Le 16 novembre 2012 à 19:12
Oui évidemment Barbo, et je suis aussi lecteur de news, sur RPS notamment, où il y a au moins un effort d’enrobage... mais bon je suis mes dév favoris sur Twitter, je me demande si un jour un simple réseau social va pas être capable de trier l’info à la place d’un newser...
kwyxz # Le 16 novembre 2012 à 19:42
Pour se défendre de faire des ménages et des accusations de manquement à la déontologie, JulienC avait un jour dit qu’il n’était pas journaliste, et qu’il n’avait pas sa carte de presse. C’est de là que viennent les guignolades à base de "Ménestrel". Je ne sais pas si sa position officielle sur le sujet a changé depuis.
Auk # Le 17 novembre 2012 à 08:59
Interview plutôt intéressante :)
Je comprends la position de Poischich quand il dit qu’il ne souhaite pas alimenter les polémiques. J’ai toujours pensé que ça dessert plus qu’autre chose le support qui le fait. On peut sans doute réussir à rester neutre sur cette "cuisine interne" tout en gardant sa liberté de ton dans les articles et tests. Et puis, finalement, du point de vue d’un lecteur qui cherche "juste" de l’info/avis sur les jeux qui l’ont interpellés, cette cuisine interne n’est pas forcément intéressante, voire même sur certains aspects compréhensible.
Mais c’est vrai aussi que lorsqu’on est témoin de pratiques discutables, que lorsque soit même on essaye de faire son taf en toute honnêteté, ça peut agacer. Beaucoup parfois même... :) En même temps, tant que les rédactions se plieront au jeu, que les events et autres opérations séductions auront autant d’impact (et avec l’explosion de l’influence des blogs prêts à bouffer à tous les râteliers, ça n’arrange rien), la situation n’évoluera sans doute pas beaucoup. Bref tant qu’on ne laissera pas de côté toutes les paillettes pour se reconcentrer sur le jeu lui même, ça ira mieux. Mais ça, c’est sûrement pas près d’arriver.
giovanni # Le 17 novembre 2012 à 10:52
Je suis pas entièrement d’accord sur l’idée que le journalisme ne se limite qu’au rapport des faits. Le journalisme s’est toujours donné comme mission d’exposer des opinions (voire dans le meilleur des cas de les confronter) mais, comme dit justement plus haut, en citant des sources, en donnant au lecteur/auditeur/spectateur de quoi vérifier les sources, et en engageant sa responsabilité de média par une déontologie, une charte, une honnêteté visible et reconnaissable, loin des justifications de Poischich et consorts du genre « je vous assure qu’on fait notre travail honnêtement… »
Le problème vient selon moi de ce vaste débat que JChièze a voulu résoudre par sa pirouette du ménestrel un peu fumeuse… Si elle me semble assez peu intéressante, elle a au moins le mérite de l’honnêteté : les gens qui travaillent dans la « presse » JV en France ne sont ni des journalistes, ni des enquêteurs. Ce sont des gens qui font des guides d’achat et, au mieux, des chroniqueurs. La plupart du temps ils ne font que trier entre les myriades de news quotidiennes bombardées sur internet pour les tourner de façon à faire du clic. La vraie question est : quel est le but de tout cela ? Est-ce de réfléchir et d’analyser le JV comme un objet culturel, un média jeune qui combine art et divertissement ? Ou est-ce contenter des consommateurs/joueurs qui ont besoin de ces supports de « presse » pour se sentir appartenir à une communauté et se jeter sur la moindre news pour ne rien louper d’une actualité effrénée et sans recul ?
On en revient toujours au public : qui lit vraiment les tests aujourd’hui ? Qui va lire des éditos avec des avis argumentés sur le JV ? Qui s’intéresse aux dossiers de fonds ?
La presse JV vit par ses news et son fil continu d’actu et se complaît dans une connivence de fait avec les éditeurs grâce auxquels elle vit d’ailleurs à travers la pub. J’irai même jusqu’à dire que les lecteurs recherchent cela. Ils aiment que GB leur parlent comme à des copains, ils aiment partager avec GB les soirées VIP et les petits dessous du JV. Ils aiment passer des heures à débattre des succès économiques des jeux ou des consoles… La presse ressemble aux joueurs, elle s’y adapte…
Evidemment donc que le milieu est en soi pourri de l’intérieur. Ces gens pensent ne rien nous devoir si ce n’est l’info qu’on réclame en allant sur leur site. Pour eux, peu importe qu’elle soit déviante, orientée, manipulée, triée selon leurs intérêts à eux… Perso, quand je lis des articles sur ces sites j’ai une impression de vacuité vertigineuse. On se croirait parfois dans les pages éco du Figaro qui commenteraient les bons ou mauvais résultats d’entreprise gerbantes. Comme lire les cours de la bourse sur TF1…
La presse JV n’est que pur média. Elle sert de passe-plat et de défouloir à des hordes de gens pris de la fièvre de l’actu qui ravage déjà la presse traditionnelle. GB, GK, JV.com etc…, sont des plate-forme fourre-tout sans ligne éditoriale si ce n’est celle de pérenniser leur site et de le rendre rentable… Pour les obliger à changer, à se responsabiliser et donc donner aux lecteurs les moyens d’un regard plus critique, il faut des pouls à gratter. D’où la nécessité de coup d’éclat comme le Doritosgate ou des forums comme OMGB n’en déplaise à certains… L’humour bien placé et bien relayé sert à montrer le foutage de gueule permanent, les calculs incessants et vomitifs de ces rédacs qui prennent pas mal les gens pour des cons (ce sur quoi ils n’ont d’ailleurs pas forcément tort). Une goutte d’eau dans la mer mais, à l’heure où les polémiques se répandent sur le web en 2 heures, une façon salutaire de faire ch… des entrepreneurs pseudos journalistes intellectuellement paresseux et culturellement inaptes…
MacLane88 # Le 17 novembre 2012 à 11:18
Je ne sais pas si c’était une bonne idée de mettre votre test de Final Fantasy à coté de celui du testeur incriminé pour faire un comparatif. Poser la question de sa corruption puis étayer votre propos en sous-entendant au lecteur que c’est le cas puisqu’il a aimé un jeu que vous n’avez pas trouvé fameux est un procédé assez douteux.
Doublement douteux, car il vous permet aussi de vendre vos critiques implicitement meilleures que celles du site incriminé. Cette « investigation » ne masquerait-elle pas de la publicité comparative, et donc une forme de collusion ? En lisant votre test basé sur des sensations et des phrases alambiquées on se retrouve devant un texte « célesto-cosmique » mais peu technique, une forme d’expression à l’opposée de celle de Gamekult. Que dire aussi de l’article connexe qui encense les couloirs, un parti-pris vilipendé par le testeur et le site incriminé ? Ne serait-ce là encore qu’une histoire de prise de position contre Gamekult pris en défaut par votre supériorité éditoriale ?
Si je ne me trompe pas, la plume qui accuse Greg et Poischich est la même qui a écrit le test de FF servant à prouver que celui de Gamekult est douteux. Est-ce différent d’un RP qui note un jeu de son ancienne boîte ? D’un testeur qui anime des soirées ? Pour être certain qu’il n’y ait aucun parti-pris, cette enquête n’aurait pas du être menée par la personne qui a testé le jeu, et enquêté sur le média aux opinions opposées aux siennes, car l’enquêteur part alors avec un à-priori.
Votre comportement pourrait laisser à penser que vous avez profité de toute cette affaire pour vous faire une belle publicité, et que comme tous les autres, vous avez cherché à mettre votre ligne éditoriale en avant quitte à mettre des quenelles et des carapaces rouges à vos concurrents.
Tout ça pour ça, donc.
icare-mag # Le 17 novembre 2012 à 11:42
Est-ce que quelqu’un a pensé à s’intéresser à la (ou aux) définition(s) du journalisme avant de livrer la sienne ? C’est sûr que quand on s’approprie de manière aussi personnelle un concept, il ne reste que des (dés)illusions.
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 12:28
@Maclane : je n’y ai pas pensé sous cette perspective. Je ne pense pas que cette critique de FF XIII-2 soit ce qu’on a a fait de meilleur, je ne pense pas qu’elle soit forcément plus valable que celle de Greg pour le coup, c’est juste qu’elle a un avis différent, et c’est aussi une habitude que j’ai prise de linker vers les papiers du site qui sont liés aux jeux que nous évoquons.
Après, sur la question de savoir quelle forme de critique vaut mieux, oui je pense que la critique telle qu’on essaye de la pratiquer est plus intéressante que le test à la Gamekult (même si celui-ci a son utilité). Et oui, ma participation au débat est engagée : je ne prétends pas être un arbitre impartial, je défends un point de vue, qu’on peut évidemment débattre, mais pourquoi ne pas l’afficher ?
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 12:46
Sinon autre chose :
Comme je le dis dans la —trop longue— intro de l’article nous ne sommes pas forcément les mieux placés pour jouer le rôle d’observatoire JV, que ce soit par manque d’impartialité ou de goût pour la chose... Mais alors bougez-vous les fesses ! Je ne dis pas que faire n’importe quoi vaut mieux que rester les bras croisés, mais qui le fait le travail de suivi sur les journalistes ?
On fait différentes sortes de critiques, on peut sans doute nous reprocher notre éclectisme. Mais la critique impressionniste me paraît défendable. Un gars comme Tom Chick fait bien ça aux USA... Quand je joue, je vis une expérience, je suis pas en train de considérer obbjectivement le frame rate, etc ce sont des détails sans grande importance.
Game A # Le 17 novembre 2012 à 13:18
Ça devrait sans doute pas mais cette histoire ne m’évoque rien de plus qu’un grand haussement d’épaules.
De un, où est le crime ? Est-on sûr qu’il un au moins ?
Les sites mettraient un point en trop ou en moins sur le test d’un jeu ? Vous vous (ce vous ne vise personne en particulier - il y a trop de commentaires, ça devient dur de se rappeler qui pense quoi) sentez VRAIMENT une mission de protéger les gens assez scolaires pour se laisser convaincre par quelque chose d’aussi flou qu’une note ? C’est quoi la différence entre un 6/10 et un 7, un 14 et un 17 ?
Et quand bien même on aurait envie de prendre les armes pour défendre les paresseux qui rechignent à se taper les 10 000 signes du test (généralement complet et honnête) ou qui se font prendre aux citations tronquées sur les affiches publicitaires, en connaissez-vous beaucoup qui sont outrés parce que le jeu n’est pas si "formidable" que promis par le marketing ? Il faut être passionné et disposer d’un sérieux bagage vidéoludique pour être capable de savoir que tel gamedesign manque d’originalité, que tel jeu n’invente rien.
Bref ceux qui pourraient se sentir floués par un test trop orienté sont aussi ceux qui ne se laisseront jamais prendre, tandis que ceux qui ont acheté un jeu sur le simple "19/20 Jeuxactu.com" de l’affiche dans le métro sont aussi ceux qui ont le plus de chances de le trouver effectivement très bien.
De deux, avouons que les problèmes entre rédacteurs et RP font bien piètre figure face aux rapports entre journalistes et puissants. Les mêmes mécanismes, les mêmes relations amicales/amoureuses, les mêmes problématiques avec la publicité, sans doute, mais la différence d’échelle comme la capacité de nuisance sont tellement moindres qu’autant se concentrer sur le champ le plus polémique.
Le problème qui me semble indépassable sur ce débat sur l’indépendance du #journalimse jeuv., c’est qu’en plus, bien souvent, ils ne sont pas effectivement "journalistes" (au sens qu’ils n’ont pas la carte de presse), que souvent ils ne font pas de journalisme (je doute que le test produit ait été théorisé par Albert Londres) et, pour revenir à ce que semble dire Poischich, la majorité des lecteurs ne l’exige pas. Avec de telles prémisses, essayez d’aboutir à une conclusion raisonnée. :/
Dernier point, Martin en parle quand il évoque un microcosme : le milieu est tout petit, hiérarchisé, passionné et passionnel. Le déballage qui a suivi cette interview ici ou sur twitter l’a montré (heureusement, j’avais des chips sous la main, c’était passionnant), les critiques sur le manque d’indépendance supposé ont rapidement d’autres motivations que l’éthique du métier.
Albert # Le 17 novembre 2012 à 13:58
Gaël Fouquet qui nous explique pour se défendre que Greg lui au moins il ne fait pas les salon c’est vraiment minable.
Alvin_Stick # Le 17 novembre 2012 à 14:06
Oh, Game A <3
MacLane88 # Le 17 novembre 2012 à 14:11
Donc si je suis bien votre raisonnement, vous mettez Gamekult en doute parce que leur test que vous jugez douteux est différent du votre, que vous jugez médiocre ? Convenez toute de même que votre article ne fait que sous-entendre la corruption mais que vous ne mettez finalement jamais les pieds dans le plat. Sont ils coupables ou innocents ?
Ne me (nous) demandez pas de nous bouger les fesses si vous-même êtes incapable de conclure après un article tout en sous-entendus et en arguments fallacieux.
Ou alors, comme je le disais plus haut, le but n’est-il finalement pas de récupérer un peu de gloire après cette affaire qui profite d’un petit coup de projecteur, et faire partager une vision personnelle de ce que doit être la critique de jeu vidéo en dénigrant celle de professionnels installés.
Pas facile de watch les watchmen...
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 15:08
Tonton, on t’a reconnu. :D
Je ne mets pas en doute GK à cause du test, je n’ai linké mon test que parce que je fais ça à chaque fois qu’on parle d’un jeu qu’on a déjà traité de manière "corruption ! Scandale !" à inviter nos lecteurs à aller voir d’autres papiers que nous avons produit bénévolement.
Après un peu de "gloire", je prends les clics oui, et alors ? Il faut être totalement obscur ou alors c’est la prostitution ? Si nous publions quelque chose, c’est en effet pour la gloire. C’est un problème ?
Notre position est un peu casse-gueule, soit... il faut faire quoi ? Je ne suis pas du tout entièrement satisfait de ce papier, pour plein de raisons, si c’était à refaire je le referai différemment, mais je le referai.
Pour les accusations de sous entendus, je ne vois pas où j’en fais : je trouve la position de Greg en tant que testeur casse-gueule, rien de plus. Je n’invite pas à le lyncher. Je trouve la position de Poischich un rien résignée, je peux la comprendre sans la partager... Je pense que je me suis un peu fait mener en bateau durant l’interview, mais c’est de bonne guerre...
Je pense que Julien Chièze brouille les lignes entre journalisme et marketing, et je pense que c’est néfaste, mais comme je l’ai déjà écrit dans le papier précédent, il ne faut pas non plus en faire le bouc-émissaire qui porte tous les maux de la presse JV. C’est assez clair ?
Après je sais pas je n’ai peut-être pas non plus l’étoffe ou la neutralité d’un procureur, ce qui est peut-être une des limites de ma démarche, je l’entends bien.
Pierre # Le 17 novembre 2012 à 15:53
Plutôt que d’entretenir un vain débat, Merlanfrit pourrait reprendre ses revues de Web pour promouvoir les articles qui valent la peine d’être lus. Ce serait utile, au moins... Même si ça ferait moins de clics.
http://merlanfrit.net/Revue-de-web-...
Boulap en faisait une sur son blog, mais il a arrêté et c’est TRÈS VILAIN.
http://www.gamekult.com/blog/boulapoire/
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 15:59
Pierre sur les revues de web, oui c’est très bien, par contre ça demande beaucoup de boulot en fait, et je n’ai pas réussi à trouver quelqu’un pour me remplacer, comme à chaque fois que je me suis essayé à l’exercice. On recrute. [email protected]
(en plus si j’avais fait une revue de presse ce mois-ci la moitié des papiers auraient été sur l’affaire Florence).
Sinon celle de RPS est pas mal du tout.
MacLane88 # Le 17 novembre 2012 à 19:51
Merci de cette réponse enfin tranchée.
Je pense effectivement que ce papier qui m’a été vendu sur les réseaux sociaux comme le "point à la ligne" à cette histoire de corruption de médias est attaquable sur bien des points. Il doit rester un billet d’humeur et ne pas être considéré comme le "dernier mot" d’un tribunal virtuel.
Bonne soirée
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 20:07
Non non ce n’est pas du tout le dernier mot, juste un entretien avec un rédac chef d’un site, réalisé par quelqu’un qui n’a pas l’habitude de faire des entretiens de ce style. :)
Pour être tout à fait honnête envers Greg, j’avouerais que si j’avais à noter FF XIII, je serais sans doute un rien plus généreux que lui. :)
# Le 17 novembre 2012 à 21:16
@Game_A
Je t’invite à lire cette interview (très intéressante) d’Usul qui aborde ce sujet http://ragemag.fr/usul-la-presse-je...
Game A # Le 17 novembre 2012 à 22:56
Merci pour le lien. :)
Son point de vue est assez logique, étant donné sa position, puisqu’il construit précisément son propos et ses vidéos contre la façon des autres médias de parler du jeu vidéo. Ce n’est pas le dénigrer que de dire qu’il a toutes les raisons de trouver ça essentiel : c’est son gagne-pain et son originalité.
J’assume l’idée qu’il y a une hiérarchie de la nuisance, il assume l’idée que c’est important quand même.
Sinon, il a parlé avec son coeur, mais ça aurait mérité quelques précisions et moins d’outrance, par exemple, à propos de sa saillie contre JC : il ne me semble pas que l’enthousiaste troubadour fasse effectivement les tests des jeux qu’il présente lors des soirées officielles de présentation. Mais peut-être que je me trompe.
Martin Lefebvre # Le 17 novembre 2012 à 23:51
http://www.gameblog.fr/test_906_tom...
Sauf erreur de ma part à l’époque de ce test JC faisait déjà le ménage chez Squenix. Après j’ai pas forcément envie de m’éplucher toutes les news et tests de Gameblog pour savoir s’il le fait encore...
Game A # Le 18 novembre 2012 à 00:14
S’il a effectivement présenté une soirée Tomb Raider Trilogy, ce type est décidément indéfendable, je jette l’éponge. :)
ptitbagz # Le 18 novembre 2012 à 03:50
Interview très interessante, et je trouve que Poishich s’en sort bien, voire très bien. C’est ton boulot de le taquiner sur certains details et tu as raison car ça lui permet de mieux s’expliquer, mais si tous les sites de JV avaient la même déontologie, ce serait byzance.
Serieux, quel besoin d"afficher une pseudo charte, si ce n’est pour se dédouaner d’un comportement coupable ou faire un effet d’annonce ! Les faits doivent parler d’eux mêmes, et parmi les seuls reproches dont j’ai entendu parler à propose de Gamekult, c’est d’avoir saqué Portal ou Heavy Rain... Wouahou...
Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour... Ca peut paraitre HS, mais c’est clairement ce qui fait la différence entre un site qui s’applique une vraie déontologie en interne, et un autre qui se drape de manière ostentatoire de beaux principes pour mieux excuser des pratiques douteuses....
Quant aux news, ça se voit que tu ne fais pas partie d’un gros site : ta remarque est presque naïve, ou égocentrée de la part d’un core gamer hyper informé. Tout le monde n’est pas comme toi, et des sites comme Gamekult se doivent se satisfaire tout le monde, du core gamer au casual éclairé. ¨Pour bosser pour le 1er quotidien national, relayer des news brutes sans partie pris, cela fait aussi partie de l’information de base et en même temps nécessaire, du service que tu dois rendre à ton lecteur qui , parfois, n’a que ton site comme source d’information. Cela n’empêche pas les articles de fonds ou des tests ou là, ton intégrité intellectuelle est en jeu... et là, si tout test a sa part de subjectivité (faut pas se leurrer), je ne crois que pas que, de manière générale, la bonne foi de Gamekult puisse être remise en cause.
Mais bon , en même temps, je ne doute pas que tes questions sont volontairement naîves ou dérangeantes, pour mieux permettre à tes interlocuteurs de s’expliquer, et rien que pour cela , ça valait le coup ! ;)
Très respectueusement.
Ptitbagz
Martin Lefebvre # Le 18 novembre 2012 à 09:48
@GameA : je suis pas certain qu’il y ait eu une soirée de lancement pour Tomb Raider Trilogy, mais à cette époque JC a déjà participé en tant qu’animateur à la présentation de DX : HR à la PGW...
Faut dire un truc, un nom qui revient souvent dans toutes ces histoire, que ce soit en France ou ailleurs (Wainwright, Gertsmanngate...) c’est Eidos - Squenix, non ?
@ptibagz : si le premier quotidien national — dont je respecte les rédacteurs, même si je ne partage pas les idées qu’ils sont obligés de défendre — est sans parti pris, moi je suis un Pokémon.
Après y’a aussi une différence entre relayer une news de l’AFP (ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser problème) et juste un communiqué de l’éditeur excisé des superlatifs...
Pedrof # Le 18 novembre 2012 à 10:41
Je suis pas convaincu. Autant j’apprécie l’initiative de l’interview, autant je trouve que l’intervieweur manque d’assurance et se laisse facilement persuader, pour ne pas dire embobiner. Il aurait fallu aller plus dans la contradiction. Je sens comme une timidité et à plein de moments c’est l’interviewé qui mène la barque alors que ça devrait être l’inverse. Et puis j’ai le sentiment que l’intervieweur a en quelques sortes perdu ses moyens intellectuels face à l’intervieweur. Donc pas terrible interview pour ma part, sur un sujet pourtant intéressant.
Ça aurait été pas mal aussi de faire parler Mr Fouquet sur le pourquoi de son dégoût de la presse qui parle de la presse. J’apprécie pas non plus qu’il décide à ma place de lecteur ce qui m’intéresse, parce qu’en l’occurrence tout ce qu’il dit qui ne m’intéresserait pas en tant que lecteur de Gamekult, ça m’intéresserait.
Frustrant, les potes.
boulapomme # Le 18 novembre 2012 à 11:06
Martin,
Essayer de faire "évoluer" (le terme me déplaît, mais bon) ton public, c’est comme pousser le rocher de Sisyphe, tu te le reprends toujours dans la tronche. J’aime mon prochain et je suis persuadé qu’on peut avoir une influence "positive" sur les gens qu’on côtoie directement, mais à distance avec des personnes que tu ne connais pas, j’ai nettement moins d’illusions (même si ça arrive, hein).
Le problème du papier d’opinion, c’est que ça se prête souvent plus au blog et que ça devrait même y rester cantonné, si tu veux mon avis. Le journalisme anglo-saxon, à la base, c’est du fait brut, de la mise en perspective et un peu d’analyse, point barre. Depuis une dizaine d’années, tu retrouves beaucoup plus de features en mode décontracté avec une mise en avant (du ressenti) du journaliste et c’est souvent très sympa à lire, mais j’ai du mal à voir ça comme du journalisme : ça relève plus de l’exercice de style ou de l’essai. Mais comme les sites/mags/journaux font déjà à la fois de la communication et du journalisme, peut-être qu’on n’est plus à un mélange des genres près ^^
Pierre> La revue de presse, c’est un truc que je faisais sur mon temps libre. Et en fait, j’ai mieux à faire de mon temps libre, ce que tu dois comprendre assez facilement te connaissant ;)
BlackLabel # Le 18 novembre 2012 à 12:41
Martin Lefebvre :"Je pense que Julien Chièze brouille les lignes entre journalisme et marketing, et je pense que c’est néfaste"
J’ai plutôt l’impression que la ligne est brouillée depuis longtemps, et que ce gars-là a un manque de bon sens si extraordinaire qu’il trahit constamment ce qui, dans sa position, devrait rester dissimulé ou au moins subtil. Une de ses dernières "news" sur Gameblog nous signalait que définitivement non, malgré les rumeurs, personne ne s’appellera Albert dans Grand Theft Auto 5. Quel scoop ! Là ce n’est même plus du cynisme ou de l’appel au clic, c’est de la sottise pure et simple. Et pour sa posture journaliste/larbin des éditeurs, il n’est pas beaucoup plus doué pour sauver les apparences.
Personnellement je ne pense pas qu’il soit si néfaste que cela. Au fond son manque de finesse est plus préjudiciable pour ce système qu’autre chose. Il est un peu la mascotte de tout ce qui est détestable dans ce milieu.
Martin Lefebvre # Le 18 novembre 2012 à 12:51
@Boulap’ : la définition du journalisme, c’est un long débat, qui risque de nous emmener asez loin du sujet de départ... Je pense que si on regarde à l’origine, la critique subjective tenait une place importante. Ce n’est que par la suite qu’est apparue une exigence d’objectivité, avec toutes les questions que pose le terme : on sait bien que juste sélectionner l’information c’est subjectif...
@Blacklabel : oui mais le "oh, look, behind you, a three headed Julien Chièze" marche encore (si qq’un pouvai photoshoper ça :) )... Bon qu’il ait marché plus ou moins sur moi, je veux bien comprendre que c’est à ma décharge et que ça montre ma naïveté d’intervieweur débutant...
Steph # Le 18 novembre 2012 à 13:04
Pedrof : pour ce qui est de l’argument de l’intérêt du lecteur, c’est encore quelque chose que la presse spécialisée pioche dans la panoplie de sa grande soeur. "Nous ferions bien autrement - entendre mieux et plus sérieux - mais ce n’est pas ce que veulent nos lecteurs. La preuve ils ne lisent que ça. "
Il suffirait simplement de rappeler deux choses, un que l’alternative n’existe tout simplement pas, le lecteur se satisfaisant dès lors de ce qu’il a, et deux, que ce que les gens veulent ne désigne pas le bon et le désirable... mais ce n’est jamais fait. Y compris dans cet interview - mais pour une première on pardonne.
Martin : Encore pardon, parce que je sais que la question t’as passablement énervé, mais lorsque tu dis ne pas vouloir pointer les relations rp/journalistes parce que du domaine privé (on pourrait dire beaucoup à ce sujet), argumentant que ton modèle c’est Acrimed et pas Voici. Pardon - encore - mais il me semble que c’est un peu outrancier. Je ne vois pas en quoi poser la question de l’influence de la vie privée et du conflit d’intérêts c’est voler des clichés de moments d’intimité en y collant un titre mensonger. Parce que si l’on regarde de plus près le modèle.
Mieux, si cette pratique est aussi répandue que l’on puisse le penser - et je ne vois pas pourquoi les journalistes échapperaient plus à l’homogamie sociale que les enseignants - tu tiens justement une explication de type structurelle que tu mettais en avant dans ton article précédent.
Il existait des précautions possibles : ne pas parler de sa situation à lui (les relations journalistes/rp ca existe ?), ne pas donner le nom de son amie, etc. Et lorsque cela est un secret de polichinelle, pourquoi ne pas le faire ?
Martin Lefebvre # Le 18 novembre 2012 à 13:51
Ce n’est pas un secret de Polichinelle : je ne le savais pas, personne ne me l’a dit, et en googlant vite fait ce n’est pas une information qui circule librement.
Evidemment je n’ai pas non plus fait les recherches adéquates... mais les lecteurs ont ce pour quoi ils payent : ils ne payent pas de journalistes professionnels pour faire ce genre de papier, ils ont moi à la place. Si j’étais un rédac chef avec des moyens, je te jure que je collerais quelqu’un d’autre que moi pour faire ce boulot... je veux dire autant j’ai la prétention d’être un éditorialiste / critique passable, autant je n’ai ni le caractère ni les qualités pour mener ce genre d’entretiens. ;)
Après je n’ai pas répondu à ta question, ça doit être le métier qui rentre... Il y aurait sans doute à creuser sur la question des relations personnelles RP / journalistes, mais je ne sais pas forcément comment le faire délicatement. J’espère que Poischich ne critique pas de jeux dont son épouse a la charge en tout état de cause.
Steph # Le 18 novembre 2012 à 14:35
"Après je n’ai pas répondu à ta question, ça doit être le métier qui rentre..." oui, c’est drôle ça.
Pour être franc, comme je ne pose pas vraiment des questions, je ne t’en veux pas de ne pas vraiment y répondre ;)
La question des relations RP/Journalistes ? Il faudrait aborder cela par l’angle évolutionniste pour en pas trop taper sur les personnes.
Bon je jette quelques idées ça et là, il faudrait travailler c’est sûr, mais comme vous je ne vis pas de ça (ni pour ça d’ailleurs).
On pourrait prendre l’industrie du jeu vidéo comme un organisme vivant, qui pour s’adapter doit se faire accepter comme légitime. Le hasard, et la sélection des fittest faisant, elle développe peu à peu un organe de presse (c’est vrai ça à mis du temps à prendre la forme actuelle tout ça) apparemment extérieur mais avec qui elle a développé de telles relations que s’en est devenu quasiment symbiotique (un peu à la manière des mitochondries) le tout passant par une reproduction en interne (rp/journaliste) et un intérêt commun (le développement du milieu favorise les uns directement, les autres indirectement).
Pour Polichinelle je parlais de ce type de relation, pas de celle-là en particulier - je me suis mal exprimé.
icare-mag # Le 18 novembre 2012 à 15:28
Sociologiquement, on appelle ça de l’endogamie...
Steph # Le 18 novembre 2012 à 15:43
ou homogamie, ca dépend de ce que l’on veut dire. ;)
BlackLabel # Le 18 novembre 2012 à 16:01
Martin Lefebvre :’’je veux dire autant j’ai la prétention d’être un éditorialiste / critique passable, autant je n’ai ni le caractère ni les qualités pour mener ce genre d’entretiens.’’
Oui mais y’a de la bonne volonté derrière. On voit que tu insistes sur des aspects qui t’interpellent. Évidemment y’a d’autres trucs que tu laisses passer, mais c’est facile à dire quand on lit ça à froid.
Le prochain aura moins de chance, j’en suis sûr ! ;)
etienne # Le 18 novembre 2012 à 19:23
Un bon sujet et une bonne interview. Je trouve que Martin a posé des questions pertinentes et ne s’est pas spécialement laissé embobiner, et les réponses de Poischish sont plutôt significatives même si manifestement ce sujet le gêne aux entournures.
C’est une évidence de dire que les sites marchands spécialisés dans le JV sont des conflits d’intérêts ambulants, et cela ne devrait même pas faire débat, par le fait même qu’ils sont financés par les annonceurs. On a rarement vu des organisations aller à explicitement à l’encontre des intérêts de leur bailleurs de fonds ou de leurs principaux clients : ce fait là devrait suffire à circonscrire le débat. Quand on voit les grosses bannières de publicité faisant la promotion de titres qui sont ensuite critiqués sur le site, il faut vraiment être bien naïf pour penser que cela n’aurait strictement aucune influence sur le contenu éditorial. En ce sens il me semble un peu vain de traquer des "doritosgate" un peu partout, puisque ces pratiques sont répandues, à l’image de l’affaire Chevron/Eurogamer ou des tartufferies de J. Chièze, qui ne sont que les manifestations les plus caricaturales des dérives intrinsèques du modèle économique des sites financés par la publicité.
Cela dit, là où GK se distingue partiellement des sites concurrents, c’est que le site ne se vautre pas de façon aussi grossière dans le publi-reportage et la critique outrancièrment complaisante, ce qui est à mettre indéniablement à leur crédit, si l’on compare GK aux pratiques de la concurrence, dont la propension à manger dans la gamelle qu’on leur tend est aussi comique que pathétique. G. Fouquet est plutôt habile et il faut reconnaître que les "bonnes pratiques" de GK plaident réellement pour sa cause : je pense pour ma part que c’est le seul site à peu près regardable. Mais Poischish pourra opposer tous les dénis qu’il veut à la réalité, GK comme les autres sites ou journaux est pris dans un systême de contraintes objectives qu’une éthique individuelle certes très respectable n’est pas en mesure de lever radicalement, compte tenu de la force de frappe promotionnelle des industrie de l’"entertainement".
Ce que beaucoup de gens ne comprennent pas à propos des conflits d’intérêt dans le journalisme en général, c’est que la pression des gros annonceurs et/ou de l’actionnaire principal n’est jamais visible, et n’a concrètement pas besoin de s’exercer par des menaces ou des sanctions, ni par de gros chèques ou de beaux cadeaux. Ce que désigne G. Fouquet pudiquement par la "cuisine interne", c’est justement la subtile auto-censure que les rédacteurs s’appliquent à eux-mêmes pour ne pas froisser inutilement la main qui les nourrit. Comme dans les autres domaines du journalisme, l’actionnaire ou le donneur d’ordre n’a nul besoin de donner des consignes directes pour que les rédacteurs intériorisent sagement les limites à ne pas franchir et les sujets à ne pas aborder.
Il n’est pas étonnant que Poischish n’ait nulle envie d’exposer cette petite "cuisine", pas forcément parce qu’elle cacherait des manipulations éhontées à grand renfort de voyages, de Doritos et d’escort-girls, mais simplement de petits arrangements au nom du principe de réalité : savoir où ne pas aller trop loin dans un papier critique, éviter de choisir des sujets trop "polémiques", donner une note "acceptable" et calibrée à un gros hit (typiquement un 7 même si c’est une énième grosse bouse insipide qui vaut 3) etc...
D’où effectivement la contradiction du site lorsqu’il prétend engager des débats un peu plus "profonds", notamment dans l’"émission", dont l’annonce est pourtant prometteuse : « Décryptages, analyses, infos, coups de gueule »...Or, en matière d’ »analyse » et de « décryptage », on reste la plupart du temps sur sa faim, et les débats donnent généralement l’impression d’un vague consensus assez creux, où l’on s’interroge longuement sur les mérites comparés du casual-gaming pour dire à la fin ce qu’on sait depuis le début, à savoir que c’est de la merde, et où le fait de dire "les DRM c’est mal" en conclusion d’une discussion passe pour l’expression d’une audace inouïe...
Quand à l’argument spécieux consistant à dire "ça n’intéresse pas les lecteurs" pour justifier des choix éditoriaux aussi restreints et consensuels, il est évidemment de complète mauvaise foi et purement dilatoire.
Du coup, comme Martin je trouve le style de GK trop classique et trop lisse, on s’y emmerde en fait : ces jeunes gens sont tous sympathique, avec une distribution bien huilée des rôles entre les enthousiastes, les ravis de la crèche et les blasés, mais l’obsession de "professionalisme" enserre leur proposition dans un format ennuyeux par souci excessif d’objectivité et d’apparente "neutralité journalistique" alors qu’on aimerait justement plus de subjectivité et d’incision - sans parler de la place ahurissante du robinet à news et à trailers, dont la valeur ajoutée journalistique est nulle.
L’obstination de Poischish à refuser de parler des media qui parlent des JV et à afficher les principes déontologiques qu’ils s’appliquent à eux-mêmes est difficilement compréhensible, et renforce l’impression d’esprit timoré que laisse cette rédaction. On ne voit pas en quoi là aussi ce que disent les autres media du JV "n’intéresserait pas" les lecteurs, sachant que le site se targue d’analyses globales de "l’industrie du JV", dont le segment promotionnel et tout ce qui va autour fait intégralement partie, et engloutit des sommes considérables. Cette obsession à vouloir offrit un produit formaté aux contours délimités, se cantonnant essentiellement à l’attribution de notes aux jeux et au relais en continu du flux incessant de « news » est peu convaincante.
De même, le refus de l’affichage d’une "charte", au prétexte que cela ne "servirait à rien" et qu’au contraire cela ne serait qu’un effet d’affichage voué à être contourné procède aussi d’un curieux raisonnement. De deux choses l’une : soit GK applique déjà ces principes, ce que ne fait manifestement pas la concurrence et on ne voit pas pourquoi il n’afficherait pas glorieusement cette singularité ; soit contrairement à ce que dit Poischish les choses ne sont pas aussi claires, et dans ce cas pourquoi ne pas être aussi cynique que la concurrence ? Poischish ne peut pas déplorer d’un côté que se développe un sentiment généralisé de défiance et de soupçon vis-à-vis de la profession comme il le fait dans l’interview, et de l’autre entretenir ce soupçon en refusant d’afficher de façon transparente des règles qui comme il le prétend sont déjà implicitement appliquées dans sa rédaction.
Plus profondément, la soumission des sites de JV à l’industrie se révèle selon moi non pas à travers des conflits d’intérêts grossiers mais par la soumission silencieuse aux standards que cette industrie culturelle cherche à imposer : focalisation sur le sacro-saint "gameplay", sur la maniabilité et les caractéristiques techniques au détriment des aspects narratifs, esthétiques ou idéologiques véhiculées par les JV, idolâtrie régressive des figures iconiques du JV japonais, analyse du JV au regard du seul critère qualité-prix (le consommateur en a-t-il pour son argent ?), qui renforce la dichotomie stérilisante entre producteur et consommateur, alors que toute oeuvre culturelle est avant tout une interaction entre le créateur et l’utilisateur, ce qui en fait tout autre chose qu’un paquet de céréales ou un lave-linge.
De façon circulaire, la presse JV et les sites spécialisés - y compris des sites de qualité comme GK - véhiculent donc des formats, des façons de faire et de penser imposées par l’industrie qui, au lieu de se conformer aux "attentes" des joueurs, comme ils le prétendent, conforment ces mêmes attentes. Cela renforce en retour la tendance des gros éditeurs à répéter à l’infini ces mêmes formats, et à générer en série des titres certes techniquement aboutis, mais d’un manque profond d’inventivité, de créativité et d’audace - si l’on met à part quelques productions indépendantes.
Ce mécanisme est à mon avis bien plus pernicieux que les compromissions morales spectaculaires comme le Doritosgate : car justement, c’est un processus sytémique dans lequel tous les acteurs sont pris, sans qu’on puisse individuellement en faire endosser la responsabilité à l’un d’entre eux. Comme tous les faits systémiques, c’est bien entendu moins facile à comprendre et à analyser que la dichotomie simpliste entre les "bonnes" et les "mauvaises" pratiques.
L’exemple le plus typique de cette diffusion inconsciente des critères imposés par l’industrie se trouve dans les reportages réguliers et particulièrement inintéressants que GK impose à son lectorat lors des méga-salons promotionnels : n’importe qui de sensé sait que ces foires à la saucisse vidéo-ludique sont des lieux saturés de bruit, de promo et d’hôtesses qui concentrent ce que le capitalisme contemporain a de plus vulgaire à offrir en matière de "tittytainment" - ce qui est le cas de tous les salons ou conventions à vocation mercantile d’ailleurs.
Il est particulièrement gênant de suivre ces jeunes gens dûment affublés de leur badge évoluer au milieu de ces stands en hurlant de façon hystérique pour couvrir le bordel ambiant, tout ça pour générer du néant absolu entre deux scoops sans intérêt sur la couleur de la future console portable (seul le dénommé Chocapic semble s’emmerder au plus haut point lors de ces shows).
Comment leur en vouloir ? En plus c’est toujours sympa de voyager au frais de la boite, de participer aux journées spécial presse etc...Il n’y a aucun scandale ni dilemme moral là-dedans, mais puisque c’est nul et inintéressant, pourquoi y aller ?
Car cela se fait dans le milieu, les autres professionnels le font, DONC il faut le faire. Point.
Cette passivité vis-à-vis des formats promotionnels imposés par l’industrie, cette langue de bois un peu trop "corporate" et ces pudeurs excessives à propos de sujets qui n"intéressent pas les lecteurs" ne trahissent pas la qualité globale de GK et de ses critiques, mais le privent du côté percutant et incisif qu’on peut trouver ailleurs (RPS, SOJ, Nofrag...sans parler du présent blog), et donnent l’impression aux lecteurs avertis que l’on s’adresse à tout sauf à leur intelligence à à leur capacités critique : bref des gens qui voudraient être traités comme des grandes personnes. C’est dommage.
Martin Lefebvre # Le 18 novembre 2012 à 20:39
Même si comme d’habitude je suis d’accord avec beaucoup de choses que dit Etienne, je ne suis pas d’accord avec le sens qu’il donne au "Doritos", même si je suis coupable comme d’autres de cette dérive... Le Doritos de l’image qui a tout commencé, ce n’est pas la corruption, il ne faut pas confondre les chips industrielles accompagnées de Mountain Dew aux petits fours et au caviar... les doritos sont pour le public, pas pour les journalistes.
Le "doritosgate", puisque ce terme croustillant s’est imposé, c’est le journaliste homme-sandwich, plus qu’autre chose, et c’est bien un système que révèle caricaturalement l’image de départ.
powermugen # Le 19 novembre 2012 à 16:35
Pour ce qui est des couples journalistes / rps je trouve le débat un peu débile et sans grand intérêt.
On approche de près dans l’intrusion dans la vie privée.
Et personnellement l’idée même du "je te fais la gueule / privée de qqch" parce qu’un/une journaliste a mis une mauvaise note à un produit de la société du conjoint(e) me fait doucement sourire. Si les personnes sont en couple j’espère qu’ils sont au delà de ça... Sinon autant changer de métier.
Steph # Le 19 novembre 2012 à 18:25
Pour la forme, c’est en effet très bien de pouvoir interroger les journalistes et leur faire dire ce qu’il pense et comment ils conçoivent leur métier. Mais l’exercice a tout de même deux limites : il faut être introduit pour avoir le droit de poser ces questions et obtenir des réponses - un copain (karl) a tenté l’expérience il y a quelques années sans succès dans le cadre de ces études il n’a jamais eu de réponse -, et le niveau des réponses n’est pas bien extraordinaire.
Il y a un passage qui m’intéresse - et si Martin veut bien revenir dessus - c’est celui-ci
Il y a une chose que je ne comprends pas, c’est l’absence d’exigence de transparence vis-à-vis de son travail. À ce moment là de l’interview, il me semble clair que ce que tu essaies de lui faire dire c’est "la manière dont fonctionne la presse pose problème, il y a un climat de tension, de soupçon, il faudrait que l’on puisse faire de temps en temps la critique de ces pratiques, mais pour cela, il faut que l’on fasse connaitre ces pratiques." Ce qui va sans dire, etc.
Est-ce qu’à ce moment-là, lorsqu’il botte en touche avec cette soi-disant volonté des lecteurs il est oui ou non de bonne foi ? Ou alors il cherche volontairement à masquer le travail en amont pour plusieurs raisons de la moins avouable à la plus neutre : ils ont des trucs à cacher (cadeaux, etc), ils n’ont pas le temps et pas envie (c’est chiant et fatiguant de se justifier), on les en empêche (patron, éditeur, etc.) , ils n’en voit absolument pas l’intérêt. (oui, tout cela n’est pas incompatible).
On est d’accord pour dire qu’il ne faut pas parler que des méthodes de cuisine, il faut aussi parler des plats. Mais en apprenant à compter jusqu’à trois, on découvre que l’on pourrait en parler un minimum, que ce serait même une très bonne chose pour la lisibilité des textes.
J’ai l’impression que c’est le propre de la presse de jeu vidéo parce qu’elle s’est construite sur un mode littéraire hyper permissif. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de rigueur chez les littéraires, mais que ce style se prête assez facilement à l’enfumage, à rendre plus obscur plutôt que clair. Je prends par exemple le traitement que fait la presse spécialisée sur le matériel informatique. C’est abondamment rempli de tableaux, de méthodologie, de protocoles de test. Et je trouve que ça ne fonctionne pas mal (en tout cas moins mal que les jv), les résultats sont discutés, comparés et sur les forums on trouve parfois de la matière.
Un truc assez symptomatique, la volonté de supprimer la note sous prétexte que l’on ne peut pas dire n’importe quoi... je suis assez d’accord, c’est souvent chiant et inhibant de ne pas pouvoir dire n’importe quoi.
Martin Lefebvre # Le 19 novembre 2012 à 19:29
A ce moment là de l’entretien si je me souviens bien j’essaye de comprendre pourquoi il n’y a pas de garde-fous. En fait l’important ce n’est pas tant que la charte soit affiché, mais qu’elle existe en interne imho... Attention pas dans l’à peu-près, mais dans le chiant précis, genre "tu n’accepteras pas de cadeau de plus de X euros, etc."
J’avoue que je suis surpris que ce soit pas le cas, et pour le coup je trouve ça pas très pro. Poischich connaît son boulot, c’est indéniable, mais disons que pour le coup je pense que ça ferait du bien de poser les choses noir sur blanc.
Pour ce qui est de ton truc sur le mode littéraire hyper permissif, je... je... oh, un Julien Chièze à trois têtes derrière toi.
Je veux dire, bon, si tu trouves ton compte dans la presse hardware, more power to you, moi en tant que bête consommateur qui veut juste du matos correct je trouve que c’est absolument atroce et pas clair à force de balancer des stats...
Il y aurait sans doute un débat à mener sur ce qu’est la critique — ou les critiques — d’art, mais ce n’est pas vraiment l’endroit. Sur le forum peut-être ? Juste comme ça, une piste, il y a plusieurs manières de toucher la vérité, et la méthode analytique n’est pas la seule.
Promis je n’esquive pas le débat, mais plus tard, selon tes termes si tu veux.
La Bonne Fée # Le 20 novembre 2012 à 01:10
Alors là, je suis perplexe, voire atterrée : il faut d’URGENCE que les journalistes JV (qui sont aussi - accessoirement - des citoyens, et là ça fait peur) relisent (découvrent ?) les définitions de Démocratie, Transparence et Autogestion.
Merci pour cet entretien, il est éminemment révélateur.
La mentalité de nombre de journalistes JV pue du cul, enfin pue de la manette sans fil, sérieux :
* l’établissement d’une charte c’est hypocrite (quel aberrant retournement de valeurs / de situation ! o_O)
* associer les joueurs JV à l’édition d’une charte ça sert à rien (comme chacun sait, la démocratie participative ça sert à rien, évidemment)
* y’a plus grave que le "Doritosgate", plus grave que les soirées copinage entre presse et éditeurs JV, mais on n’en parle pas (pourquoi ? "parce que ça n’intéresse pas les gens". Merci Poischich de penser pour moi !, et de décréter ce qui m’intéresse ou non !)
* les gamers sont réduits à une masse de consuméristes décérébrés intéressés UNIQUEMENT par les news, critiques... sur les jeux vidéos, et surtout pas par l’indépendance éditoriale de ceux qui pondent ces critiques (ben voyons)
* Quant aux pratiques douteuses de la presse JV et aux coups de pression des éditeurs, circulez y’a rien à voir : "c’est de la tambouille interne".
Franchement, j’aurais pas espéré mieux d’un cadre de l’UMP que j’aurais interviewé à propos de l’affaire Bettencourt.
Quelque part c’est rassurant : le milieu du jeu vidéo n’est finalement pas "déconnecté de la réalité" bien merdique de ce monde.
Théodore # Le 20 novembre 2012 à 02:32
Ahhhh, Merlanfrit ! Pour ma part je dirais : que le débat vive, que les langues se croisent et se chamaillent ! Autant de sombres abrutis tel que moi se nourrissent si bien de la batailles des passions raisonnables !... Merci Merlanfrit. Merci.
Merci à Martin et à tout ceux qui s’investissent dans ces débats. Vous donnez (à moi en tout cas) bien plus qu’il n’y paraît.
Leyak # Le 20 novembre 2012 à 16:31
Au vue du nombre de réactions, une chose est sûr, la question semble passionner les foules (dont je fais évidement partie, étant donné que depuis bientôt un an que je suis votre site, c’est le premier article que je commente... honte à moi alors que d’autre sujet son bien plus intéressant).
GameKult est a mon sens, un site plus que sérieux, moins pute à clic que d’autre, dont les tests sont très bien écrits, sans vraiment de prétention stylistique mais avec presque tout le temps un argumentaire convainquant. Et en plus on a le droit quelque fois à des articles de fond vraiment intéressant qui pour le coup sont assimilable à du journalisme. On ne peut pas dire qu’il font mal leur travail c’est sur.
Mais de mon point de vue, la presse jeux vidéo ressemble à si méprendre à la presse féminine. On teste un jeu comme on teste un mascara, la pub du produits se trouvent sur la même page que l’article... Même les blogueur et les YouTubeur jeux vidéo ont leur penchant féminin avec les blogueuse mode, utilisant étrangement le même procédé de "face camera" pour présenter un produits.
Est-ce que c’est grave ? Je ne sais pas. Après tout c’est leur taf (A la presse jeux vidéo pas au blogueur), la facon dont ils ont choisis de le faire en tout cas. Les gens veulent juste savoir si les graphismes sont bon, si les commande fonctionne bien, si le jeux est suffisamment bien construit pour te faire oublier ta vie quelque instant. Toutes ces histoires ne semble ébranler qu’un cercle très restreint de joueur et la majorité n’y prête même pas attention et continuent, au vue des ventes (re)records du dernier Call Of Duty, à acheter la même marque.
Tout se que j’en retire personnellement, c’est que le jeux vidéo est plus proche du rouge à lèvre que du cinéma... Ça me fait chier de dire ça parce que j’adore le jeux vidéo. Mais force est de constater, avec toutes ces histoires, que notre passion semble avoir plus sa place dans un gallerie Lafayette que dans un musée. Et me fait dire que je ne vaux pas plus qu’une accro au shopping.
J’ai sans doute tord mais c’est la sensation que j’en retire. Mais je ne suis pas totalement pessimiste, et l’existence de site comme Merlanfrit semble montrer que des réflexions pertinente et intéressantes autre que celle basé sur des tests produits sont possible dans le milieu du jeux vidéo. Comme une sorte de "contre-pouvoir" à l’échelle vidéo-ludique. :)
Et puis au finale, moi du moment que les japonais font des jeux-vidéo, je suis content et je consomme alors bon. :)
Pierre # Le 21 novembre 2012 à 22:19
Vivement que Merlanfrit lance sa prochaine théma : les gens pourront ainsi se souvenir qu’il s’agit d’un site qui parle de jeux vidéo, et non d’un site qui parle de ceux qui parlent de jeux vidéo ;)
Clémentine électrique # Le 27 novembre 2012 à 03:01
C’est dommage, parce que ça part d’une très bonne initiative sur un sujet qui interpelle apparemment du monde... et ça tourne un peu à la foire d’empoigne avec étalement de linge sale. ( avec un coté rigolo néanmoins quand on reconnais quelques intervenants, le jeu vidéal sur le web c’est vraiment un petit microcosme au final... )
Benihamaru # Le 2 décembre 2012 à 15:07
@BigBossFF
Critiquer Gamekult via l’OMGB, c’est juste risible.
Pourquoi ? Parce que c’est un sujet de la section "Gueguerre" du forum.
Donc soit tu n’en as pas compris le principe, soit tu est de mauvaise foi. (Et donc tu as très bien compris GG.)
Pedrof # Le 11 décembre 2012 à 19:54
La Bonne Fée <3
C’est elle qui aurait du faire l’interview.
Nikkeiv # Le 16 octobre 2014 à 17:31
ça fait bizarre de re tomber sur cet article presque deux ans après.
Gaël a quitté la rédac de GK, Yukish a renouvelé (et est encore en train de...) le format "GK l’émission" (moins mordant qu’à l’époque de choca mais aussi un peu moins "pc > all"), Trunks (qui va partir bientôt) a transformé le GK Live en émission décalée et indispensable, Greg passe toujours par la rédac (notamment pour des Live "japonais" WTF), fait toujours de la traduction et l’air de rien l’expérience du bonhomme dans le domaine du JV Nippon est quand même impressionnante... Bref GK est toujours là, se modifie, accueille ou met en avant de nouvelles têtes (Gautoz par exemple...).
Gameblog (que je ne suis pas, pas par troll mais parce que je suis déjà GK, JV.com, IGN et Kotaku, du coup bon, je me sens suffisamment informé...) est toujours là (et Julien Chièze avec, qu’on aime ou qu’on aime pas).
Cyril Berthout (BigBossFF) semble être devenu un joyeux twittos sans plus trop de rapport avec la presse jv...
JV.com est toujours là aussi, a recruté du monde, en a perdu, a développé de nouveaux formats autour de la culture du jv...
Pour la presse papier c’est forcément plus dur mais Canard PC est toujours là aussi...
Au final, deux ans après, les acteurs français de la presse jv sur internet sont tous encore debout ou presque, le doritos gate n’aura pas marqué les esprits plus que ça (chez nous tout du moins).
Attaquer la presse JV internet en particulier sur le terrain de l’indépendance, c’est quand même ignorer plus largement le fonctionnement et les ressorts, notamment économiques (encore plus pour ce qui reste de la presse papier) de la presse et de l’édition tout court. Le principe de base c’est la ligne éditoriale, si on veut des articles hyper personnels autant aller sur un blog mais on ne parle clairement pas de la même chose. De la même manière les news sont toujours relayées, je ne suis pas certain que les amateurs de JV suivent directement la com des éditeurs mais je trouve normal que les sites soient sur le coup. Combien de sites d’infos généralistes ne font que relayer des dépêches afp ou reuters.
Et le coup de la charte déontologique, a priori ça va avec la carte de presse. Je ne vois pas bien en quoi remplir une page de disclaimers changerait quoi que ce soit à l’affaire
Ce fameux débat (à mon avis mort né) sur l’indépendance de la presse JV n’aura finalement servi qu’à alimenter les trolls fanboys de tel ou tel site, les zorros de l’information qui reprochent tantôt la collusion avec les éditeurs tantôt la présence de la pub et les donneurs de leçons genre "mais la démocratie bordel...". Quand je relis le commentaire de La Bonne Fée un peu plus haut c’est exactement ça.
Dans la vraie vie, un site d’information sur le JV c’est une entreprise avec des salariés, des objectifs, des charges, un règlement intérieur, une ligne éditoriale toussa toussa... Et je trouve GK plutôt transparent sur le sujet (notamment via les forums où les rédacteurs interviennent régulièrement).
Martin Lefebvre # Le 16 octobre 2014 à 18:14
L’entretien ne me paraît pas à charge contre Poischich pour qui j’ai de l’estime, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec lui sur tout. Comme j’apprécie globalement ce que fait GK, même si je n’ai pas tout à fait la même vision du JV que ses journalistes (disclaimer : j’en connais certains, et je ne suis pas forcément neutre sur le sujet).
Je ne sais pas si le Doritosgate a changé grand chose, mais je pense que beaucoup de journalistes intègres ont été contents que l’abcès soit percé. En tout cas c’est plutôt les retours que j’en aie eus
Certaines pratiques déplorables perdurent, mais en France en tout cas j’ai l’impression que la presse JV alternative se porte un peu mieux qu’il y a deux ans (je suis évidemment partial sur le sujet). Par contre le modèle économique reste très fragile, et les pressions réelles... Même s’il me semble que certains éditeurs ont aussi compris qu’il fallait laisser la presse faire son boulot. Enfin pas tous, les blacklists sont toujours d’actualité.
Laisser un commentaire :
Suivre les commentaires : |