L’Europe, ou du moins une infime partie de sa population, l’a découvert fin 2010. Mais ce n’est qu’en février 2011 que les joueurs américains ont pu goûter à Gray Matter, projet porté depuis huit ans par Jane Gabriel Knight Jensen. Le jeu, tout droit sorti de la grande époque du point&click, avec ce que cela implique de démodé, est passé par autant de studios qu’un épisode d’Assassin’s Creed, certains de ses éléments se voyant même délocalisés jusqu’au Viêt Nam. Malgré de bonnes critiques vraisemblablement dues à de loyaux fans de la conteuse ultime, Gray Matter ne fera guère d’étincelles dans les charts. So passé, comme disent les bohèmes de Portland.
Autre ancienne gloire du jeu PC à tenter son comeback : American McGee. Après avoir œuvré comme level designer sur Doom et Quake, l’homme réussit en 2000 un coup d’éclat avec son premier projet personnel American McGee’s Alice. Puis le néant : un projet Oz annulé, deux nanars certifiés (Scrapland, Bad Day LA) et de l’épisodique anecdotique. Jusqu’à ce qu’EA, sans doute titillé par l’Alice de Tim Burton, ne commande une suite au jeu culte de McGee. Lequel livre un jeu de plateforme à l’ancienne, aux niveaux interminables, quelque peu anachronique à l’heure du cinematic action. Malgré un succès surprise au Japon, Alice Madness Returns ne déclenchera pas l’enthousiasme, hormis chez une poignée de fans dont certains bien connus de nos services.
Mais tout cela n’est que magazine people périmé depuis des mois dans la salle d’attente du dentiste à côté de Duke Nukem Forever. Aussi attendu, retardé et moqué que le Chinese Democracy d’Axl Rose (15 ans d’affinage, tout de même), cet étrange musée consacré à l’évolution du genre FPS prouve qu’aucun studio, aussi talentueux soit-il (ici, Gearbox Software) ne peut sauver en quelques mois un chantier dérivant depuis autant d’années. Littéralement étrillé par la critique, Duke Nukem, l’homme venu botter des culs et pisser à la raie, s’est vu consacré parangon des vieilles idoles décrépies. En 2011, les héros étaient bien fatigués. Fin de la convalescence l’année prochaine ?
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