2011 a confirmé l’importance croissante du dématérialisé au sein de la production vidéoludique. A l’opposé des tics marketing montant la sauce autour de superproductions commercialisées 107 ans après leur annonce, la scène digitale a démontré sa capacité à satisfaire, mais aussi et surtout à prendre par surprise.
Outland en est une brillante démonstration. Discrètement annoncé en Septembre 2010, le jeu d’action/plates-formes de Housemarque a débarqué au Printemps suivant sur Xbox Live Arcade et Playstation Network sans crier gare, enthousiasmant à juste titre la plupart de ceux qui s’y sont essayés. A l’instar de plusieurs de ses voisins de palier, Outland réinterprète des concepts qui ont fait leurs preuves, tout en innovant grâce à une recette dont les ingrédients de base, pourtant succulents dans le cas présent (grosso modo : Castlevania, Ikaruga, Limbo et Shadow of the Colossus), ne garantissaient pas à leur mélange une saveur fondante. Le développeur finlandais a balayé d’un revers de main cette dernière incertitude.
Car la mixture ne se fait que là où sa pertinence est démontrée. Reposant sur une base structurelle exploratrice à la Castlevania, le principe du noir/blanc d’Ikaruga, conservé sur le héros et ses ennemis (parmi lesquels de nombreux rideaux de balles typiques du manic shooter), s’étend à la plate-forme. Cet éclair de génie décuple les possibilités de level-design, que Housemarque s’est fait un plaisir d’exploiter pour imaginer des situations emberlificotées, forçant le joueur à multiplier les passages entre ombre et lumière. Dès lors que ce croisement tient la route, les éléments restants peuvent être tranquillement isolés. Ils interviennent à titre de soutien visuel ou ludique très localisé, en attestent la représentation ombrée du héros et des décors de premier plan pour Limbo ou certains boss pour Shadow of the Colossus.
On ne saurait aussi passer sous silence cette atmosphère envoûtante qui, se satisfaisant d’une histoire classique prétexte à l’aventure, emmène le joueur très loin, au travers de jungles luxuriantes, de galeries souterraines lugubres ou de toits du monde, jusqu’à un combat final qui fait figure d’étalon : âpre, exigeant, impeccablement dosé, et par conséquent mémorable.
Par son seul nom, Outland résume son terrain de jeu, mais aussi le potentiel réjouissant de l’univers dématérialisé dont il est issu : une terre d’ailleurs.
Vos commentaires
André Balso # Le 29 décembre 2011 à 19:48
Merci pour m’avoir évité de passer à côté de ce petit chef d’œuvre...
David Barbosa # Le 1er janvier 2012 à 08:56
Pas de quoi ! C’est toujours un plaisir de lire ce type de commentaire.
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